Journée internationale de l’enfant africain : la 24e édition plaide pour une éducation de qualité et adaptée pour tous

Samedi 14 Juin 2014 - 19:45

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En prélude à cet évènement célébré chaque année le 16 juin en relation avec le massacre des enfants de Soweto en 1976 par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, le ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, a organisé les 13 et 14 juin, des séances de sensibilisation des journalistes, parents et ONG à Brazzaville

La Journée internationale de l’enfant africain est placée cette année sur le thème : « Une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique ». Une façon pour les organisateurs de plaider pour que les décideurs puissent accorder une attention particulière à la scolarisation des enfants vivant sur le continent. La thématique vient à point nommé pour la République du Congo qui a décidé depuis 2008 de la suppression des frais scolaires au niveau de l’enseignement de base et secondaire 1er et 2e degré. D’où l'intérêt du thème : « Une éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants au Congo », présenté par Alexandre Magania, chef du secrétariat à la direction de l’enseignement primaire.

En effet, l’orateur a, dans son exposé, rappelé quelques repères historiques sur la gratuité et l’obligation de l’école en République du Congo, dégagé les perspectives avant d’en tirer les leçons. Sur les textes pris actuellement par le gouvernement, il a par exemple, cité l’arrêté du 20 mars 2008 portant suppression des frais scolaires dans les établissements publics d’enseignement et gratuité des manuels scolaires au niveau de l’enseignement de base ; le décret du 30 mai 2012 instituant la gratuité des frais d’inscription aux examens et concours des enseignements primaire, secondaire, technique et professionnel.

Alexandre Magania a reconnu que l’œuvre éducative était tellement immense et complexe et qu'en dépit de quelques avancées significatives enregistrées, beaucoup d’enfants ne bénéficient pas d’une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée.

L’éducation préscolaire reste très faible soit 15% de la couverture nationale  

Pour le conférencier, l’éducation préscolaire demeure encore l’apanage des centres urbains et des familles nanties. Elle reste très avec 15% seulement de couverture nationale. Cette communication a suscité de nombreuses réactions de la part des journalistes, le 13 juin, ainsi que des parents et ONG le 14 juin à l’Institut de jeunes sourds de Brazzaville. Les participants ont noté le manque de textes d’application pour la plupart des lois votées au Congo. D’après eux, les parents payent encore, d’une manière ou d’une autre, les frais surtout à l’intérieur du pays où les écoles sont tenues en majorité par des vacataires. Certains responsables d’établissements ont institué les PAF et organisent des travaux dirigés sans compter les écoles privées qui prolifèrent un peu partout et qui sont toujours payantes.

Présent à ces travaux, le vice-président de l’Association des parents d’élèves et étudiants (APEEC), Christian Grégoire Epouma, est revenu sur les mesures prises par le gouvernement. « Nous avons applaudi en 2010 lorsque le chef de l’État avait pris la décision de faire que l’école soit gratuite, que les manuels scolaires soient aussi gratuits au niveau de l’enseignement de base. Aujourd’hui la tendance des différents sachants de l’éducation, est de contourner ces dispositions liées à la gratuité en instaurant des taxes que nous qualifions de rampantes (travaux dirigés). Nous pensons que la journée de l’enfant africain permettra aux uns et aux autres  de se remémorer tous les engagements pris au niveau international et au niveau national », a indiqué le secrétaire général de la Fédération africaines des parents d’élèves et étudiants, déplorant  la prolifération des établissements privés au Congo, surtout à Brazzaville.

Les participants ont été également informés de l’étude sectorielle menée au niveau de Brazzaville où il est noté que plus 76% des enfants ne vont plus à l’école ou sont non scolarisés. Ils ont aussi suivi des rappels sur la loi n°4 2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant qui manque jusqu’aujourd’hui de textes d’application. Rappelons que ces deux journées de sensibilisation ont été patronnées par le directeur général des Affaire sociales, Jean Clotaire Tomby.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jean Clotaire Tomby entouré des trois exposants ; les parents et ONG ; crédit photo Adiac