Katanga : une pétition en vue contre le découpage territorial

Connu pour ses prises de position extrêmes, le président de l’Assemblée provinciale du Katanga est de ceux qui battent campagne pour empêcher l’application de la loi fixant les limites de nouvelles provinces récemment adoptée au Parlement dans son volet découpage territorial. Gabriel Kyungu dont on connaît les relents fédéralistes n’a jamais renoncé à sa vision de faire du Katanga une province à part et autonome. Au moment où le législateur pense découper le Katanga en créant quatre nouvelles provinces (Haut-Lomami, Haut-Katanga, Lualaba et Tanganyika), Gabriel Kyungu s’interpose contre cette démarche pourtant constitutionnelle et s’engage à empêcher son exécution à travers une pétition. « Le Katanga continue à dire non au découpage territorial et, à cet effet, l’Union nationale de fédéralistes du Congo a déjà initié une pétition pour contrer la mise en application de ce projet », a-t-il déclaré au lendemain de l’adoption à l’Assemblée nationale de la loi fixant les limites de nouvelles provinces. Gabriel Kyungu pense même aller au-delà du seuil de cent mille signatures requises par la Constitution pour assurer la recevabilité d’une pétition. « Nous sommes prêts à recueillir jusqu’à cinq millions », martèle-t-il tout en faisant savoir que le démembrement autant que le regroupement sont des principes contenus dans la Constitution. Et dans le cas d’espèce, il estime qu’on en est encore à la première phase de matérialisation dudit projet constitutionnel qui aura visiblement du mal à s’appliquer au Katanga.

À la suite du président de l’Assemblée provinciale du Katanga, les ressortissants de Kolwezi s’opposent au rattachement de leur district à la future province de Lwalaba estimant qu’il mérite plutôt d’être érigé en une province à part entière à défaut d’être rattaché au Haut-Katanga. Regroupés au sein de l’association culturelle «Lwanzo Lwa Mikuba», ils dénoncent l’inadaptation de la nouvelle loi aux réalités sociologiques et culturelles du terrain ainsi que la tendance à ne pas les associer dans un dossier aussi sensible touchant à leur communauté. Toutefois, il y a lieu de rappeler que les vues de Gabriel Kynungu ne sont pas partagées par l’ensemble des Katangais dont certains à l’instar des notables de Kamina soutiennent le découpage territorial, seul moyen à leurs yeux de booster le développement de leur entité. Aussi militent-ils pour que la ville de Kamina soit muée en chef-lieu de la future province du Haut-Lomami.