Kinshasa : des ONG condamnent l’arrestation des opposants à la révision constitutionnelle

Mercredi 7 Janvier 2015 - 17:15

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Pour ces organisations, ces actes sont constitutifs d’infractions d’arrestation et de détention arbitraires et d’obstruction à l’exercice des droits fondamentaux garantis aux particuliers.

Dans deux réactions distinctes du 6 décembre, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) et la Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) ont condamné l’arrestation et la détention arbitraires de dix membres de la plate-forme « Sauvons la RDC » par des agents de sécurité à Kinshasa.

Ces deux ONG ont, en effet, chacune de son côté, noté que le 6 janvier vers 13 heures, dix membres de cette plateforme politique dont le Professeur Matthieu Kalele, Jean Félix Senga, Jérôme Emangomango et Yvon Mubengay « ont été arrêtés par des agents de sécurité, sans ordre de mission ni mandat », dans la commune de Masina, alors qu’ils distribuaient des invitations aux passants pour participer à une réunion publique et pacifique prévue pour le 11 janvier 2015.

Citant le président de cette plateforme, le député Martin Fayulu, l’Acaj a notamment souligné que ce meeting visait, entre autres, à dénoncer le projet de révision constitutionnelle, exiger la suppression de l’Office national d’identification de population (Onip) et obtenir le retrait par le gouvernement du projet de loi portant modification de la loi électorale déposé au Parlement. Alors que la VSV soutient, elle, que les organisateurs de ce meeting politique avaient informé le gouverneur de la Ville de Kinshasa de la tenue de leur manifestation pacifique à travers leurs lettres envoyées respectivement le 18 novembre et le 02 décembre 2014. « Nous condamnons l’arrestation et la détention arbitraires des membres de la plateforme Sauvons la RDC. Le gouvernement doit laisser les partis politiques ou groupements politiques de l’opposition organiser leurs activités sans aucune entrave comme il le fait pour ceux de la majorité présidentielle », a déclaré le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba.

La VSV et l’Acaj, qui dénoncent avec véhémence « les actes d’enlèvement, d’intimidation et autres agressions frisant le retour en force des dérives totalitaires qui ne font que fragiliser davantage la jeune démocratie congolaise et la cohésion nationale », exigent en définitive, la libération sans tergiversation ni délais, de toutes les personnes enlevées ou arrêtées ainsi que leur indemnisation pour les préjudices subis.

L’Acaj, qui note que des personnalités et regroupements de la majorité présidentielle ont toujours eu l’autorisation d’organiser leurs diverses manifestations, recommande au gouvernement de prendre des dispositions qui s’imposent pour mettre fin à ces discriminations et s’assurer que les responsables de services de sécurité s’abstiennent de toute entrave à l’exercice de libertés publiques.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des militants des partis de l'opposition lors d'un meeting à Kinshasa