Kinshasa : multitude d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, de nouveaux morts

Mercredi 21 Septembre 2016 - 13:45

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Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont fait un nombre indéterminé de morts pour la deuxième journée consécutive à Kinshasa, où l'opposition réclame le départ du président Joseph Kabila et la tenue d'une présidentielle.

Ces violences surviennent en plein "dialogue national", tentative pour sortir la République démocratique du Congo de l'impasse électorale, mais rejetée par l'opposition, qui avait appelé à manifester lundi.

Renvoyant pouvoir et opposition dos à dos, l'Église catholique a condamné "fermement la violence d'où qu'elle vienne". La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a annoncé qu'elle suspendait sa participation au dialogue national en cours, "par respect pour les victimes", "pour faire le deuil et rechercher un consensus plus large". Les appels au calme lancés lundi soir par la communauté internationale n'ont pas été entendus.

Selon des sources de sécurité privées, des sources diplomatiques et des habitants, une multitude d'affrontements entre forces de l'ordre et jeunes en colère a eu lieu pendant une grande partie de la journée dans les quartiers du centre et du sud de la capitale.

La veille, plusieurs symboles de l'État, comme des postes de police, ont été attaqués. Il y a eu aussi plusieurs pillages. Vers 19h30 (18h30 GMT), le calme semblait être revenu dans la plus grande partie de la ville.

Ces violences, les pires depuis janvier 2015, ont commencé lundi matin en marge d'une manifestation à l'appel d'un "Rassemblement" d'opposition constitué autour du vieil opposant Etienne Tshisekedi à trois mois et un jour de la fin du mandat de M. Kabila, pour lui signifier son "préavis".

La marche a très rapidement dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. L'opposition et le pouvoir se sont renvoyé la responsabilité des violences émaillées de pillages qui ont fait 50 morts selon le Rassemblement, 17 (3 policiers et 14 "pillards") selon les autorités.

Lundi, plusieurs bâtiments de partis de la majorité ont été incendiés. Dans la nuit de lundi à mardi, trois sièges de partis de l'opposition ont été incendiés, dont celui de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la formation de M. Tshisekedi. Selon la Constitution, le 20 septembre était la date limite pour convier les électeurs aux urnes pour la présidentielle, qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps.

L'Union africaine (UA), qui assure la facilitation du "dialogue national", a annoncé mardi que les travaux de ce forum étaient suspendus jusqu'à vendredi. Outre des représentants de la société civile, ces assises réunissent la majorité et une frange minoritaire de l'opposition avec le but affiché de résoudre la crise provoquée par l'impossibilité de tenir à temps l'élection présidentielle censée avoir lieu avant le 20 décembre, date de la fin du mandat de M. Kabila.

 

D'après AFP

Légendes et crédits photo : 

Affrontements et violences entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent à Kinshasa où un nombre indéterminé de morts est à déplorer (Mustafa MULOPWE / AFP)

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