La fondation Chirac poursuit la mobilisation politique pour la lutte contre les faux médicaments et annonce la création du prix Culture pour la paixMercredi 4 Juin 2014 - 12:52 La fondation Chirac a annoncé la création du prix Culture pour la paix en partenariat avec la fondation Culture et diversité. Elle poursuit également la mobilisation politique autour de la convention Médicrime, en collaboration avec la Fédération internationale des industries pharmaceutiques (International Federation of Pharmaceutical Manufacturers & Associations - IFPMA), visant à renforcer les législations sur les faux médicaments, lors de la 64e assemblée mondiale de la santé qui s’est déroulée récemment à Genève (Suisse) Concernant la création du prix Culture pour la paix, la fondation Chirac et la fondation Culture et diversité disent partager « le même engagement à l’égard du rôle de la culture et du dialogue dans la construction d’une société harmonieuse et pacifiée. Convaincues que le respect et la promotion de la diversité culturelle sont intrinsèquement liés à la construction d’une paix durable entre les peuples et à la cohésion sociale, c’est tout naturellement qu’[elles] ont décidé de se rapprocher afin de créer [ce] prix ». Grâce à ce prix, les deux fondations « continuent d’œuvrer en faveur de la connaissance de l’autre et du dialogue à l’échelle internationale, en mettant en lumière tous ceux qui travaillent quotidiennement en ce sens dans le monde ». « L’objectif du prix Culture pour la paix est de distinguer des personnalités ou des institutions œuvrant au règlement des conflits par des programmes artistiques ou culturels, contribuant ainsi par leurs actions au dialogue entre les cultures et à l’apaisement des tensions dans certaines zones entre communautés ethniques, religieuses ou politiques », précise un communiqué. Concernant le fonctionnement, un comité d’experts proposera des candidatures au jury qui distinguera un lauréat pour « son action exemplaire en faveur du dialogue des cultures et la construction de la paix ». Les critères de sélection sont fondés sur l’originalité et l’efficacité des solutions mises en place, les risques personnels encourus et l’exemplarité de la personnalité ou des membres de l’organisation. Par ailleurs, dans le cadre de la campagne Fight The Fakes, la fondation Chirac et l’IFPMA ont tenu une conférence sur les législations contre les faux médicaments à Genève, lors de l’Assemblée mondiale de la santé. Cyntia Genolet, analyste à l’IFPMA, a rappelé les dangers des faux médicaments et la menace qu’ils font peser sur la santé publique. Le président honoraire du comité directeur pour les problèmes criminels du Conseil de l’Europe, Claude Debrulle, a présenté les six avancées majeures de la convention Médicrime : l’opportunité politique d’une première convention du droit pénal contre les faux médicaments ; la prise en prise en compte de la santé publique dans la lutte contre la falsification des produits médicaux ; l’apparition d’un champ d’application couvrant le produit médical dans son ensemble ; l’obligation de mettre sur pied un mécanisme de coordination et de collaboration internationales ; la mise sur pied d’un mécanisme de suivi de la convention ; et l’ouverture de la convention à l’adhésion d’États tiers au Conseil de l’Europe. L’inspecteur général du ministère guinéen de la Santé, le docteur Diakité Aboubacar Sidiké, a partagé l’expérience de son pays avec la convention Médicrime, d’une part, en insistant que la nécessité de disposer de moyens de répressions face aux producteurs et trafiquants de faux médicaments, d’autre part, en soulignant leur insuffisance à ce stade. L’autre volet sur lequel il a insisté est « l’idée préconçue » que la convention Médicrime serait un accord commercial qui ne bénéficierait qu’aux industries pharmaceutiques et pays les plus développés. Une autre crainte pour certains États serait de voir « les mécanismes et initiatives régionaux dans lesquels ils s’investissent déjà mis à l’écart ». Des suppositions qu’il a formellement écartées. Afin d’avoir une vision plus globale de ce fléau, la chef des Affaires internationales de l’Office fédéral de la santé suisse, Tania Dussey-Cavassini, a exposé l’expérience suisse, en soulignant surtout la persistance de certaines carences. Pour conclure, le professeur Marc Gentilini a averti que « toute complaisance à l’égard des producteurs et trafiquants de faux médicaments serait criminelle. » Noël Ndong |