La santé des immigrés, une préoccupation de la ministre Kyenge

C’est dans un lieu qu’elle connaît bien que Cécile Kyenge a choisi d’aller signer, le 22 octobre, le protocole d’accord entre le gouvernement italien et les milieux de santé. La ministre de l’Intégration est une ancienne étudiante de l’université catholique du Sacré-Cœur, dont l’hôpital Agostino Gemelli qui lui est rattaché est celui qui soigne les papes. C’est donc avec cet établissement prestigieux qu’elle a passé un premier accord aux termes duquel il est désormais possible d’offrir, surtout aux demandeurs d’asile, les premiers soins de santé sur le sol italien.

À leur arrivée en terre italienne, ceux-ci parviennent au bout d’un parcours physique et surtout psychologique exténuant. Les demandeurs d’asile sont souvent des personnes jeunes et en bonne santé, et les raisons qui les forcent à quitter leur patrie sont en général violentes. Leur psychisme en prend un coup, explique le recteur de l’université catholique du Sacré-Cœur, Franco Anelli. C’est pourquoi un département de consultation y sera ouvert. Il apportera une écoute avisée aux désespérés pris parfois dans la houle politique des rejets et renvois, au gré des humeurs des pays dans lesquels ils déposent leur dossier de demandeurs d’asile.

Cécile Kyenge se dit satisfaite de ce geste d’humanité dans un dossier où les proclamations véhémentes ont souvent agité les peurs et les hantises de l’invasion des étrangers, même devant des personnes réellement en danger de mort.

« La protection de la santé est un droit inviolable et incontournable, pas une conquête. La santé doit être garantie à tous, sans distinction de sexe, de race, de langue, de religion, d’opinion politique, de condition personnelle et sociale. Ce protocole représente un pas important vers la cohésion économique, sociale et territoriale voulue par notre constitution », a-t-elle affirmé. Rappelons que Cécile Kyenge est elle-même médecin oculiste et a longtemps travaillé dans les permanences hospitalières d’urgence.