L’Afrique, un recours pour les pays en criseLundi 2 Décembre 2013 - 11:00 Au symposium de solidarité avec l'Afrique, tenu au Vatican vendredi 29 novembre, plusieurs personnalités ont exprimé leur espoir pour l’Afrique • Première personnalité interrogée, Paolo Scaroni a détaillé les initiatives du groupe pétrolier ENI dont il est l’administrateur délégué. Il a fait part de la justesse de l’approche choisie dès les tout débuts des années soixante par le groupe italien, à un moment où les plus grandes sociétés pétrolières, essentiellement anglo-saxonnes, n’avaient pas un seul regard pour l’Afrique. « Nous menons, a-t-il dit, une approche de “dual flag” : nous sommes des partenaires italiens actifs dans les économies africaines ; nous créons sur place les opportunités de développement, un développement durable. » Il a notamment signalé l’initiative qui est devenue le vaisseau amiral de la société italienne en matière de lutte contre la dégradation de l’environnement : la construction de centrales électriques à gaz à 1 GW qui se raccordent ensuite au réseau national. « L’énergie favorise le développement des activités et des services pour le bénéfice des écoles, des centres de santé et pour l’eau potable. Au Mozambique, la centrale que nous projetons de construire avec l’assentiment des autorités aura une capacité de 75 MW », a dit le dirigeant italien. • L’ancien Premier ministre italien Romano Prodi est optimiste : « Jusqu’ici, l’Afrique s’est tenue à l’écart de l’onde de choc de la crise économique qui a frappé le monde occidental. Mais dans sa relative renaissance, manque toujours une vision d’ensemble. Une vision qui s’appuie sur l’équité sociale ou économique : 2% des Africains concentrent dans leurs mains 50% des ressources du continent. Une telle situation rend hypothétique le lancement d’un développement juste. » Pour rappel, Romano Prodi, aujourd’hui envoyé du secrétaire général de l’ONU au Sahel, s’y emploie et multiplie les incitations à forer plus de puits, à bâtir des réseaux d’irrigation. • Enfin, la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge Kashetu, a réaffirmé que, dans un monde globalisé, il ne peut y avoir de développement d’une aire qui ne reçoive pas l’empreinte, même minime, du reste de la planète. Pour elle, la solution à certains maux, dont souffre aujourd’hui l’Europe en crise, pourrait précisément venir de l’Afrique. « Chacun de nous a un peu de soi à offrir à l’autre. Si nous regardons les choses dans cette optique, on voit que l’Afrique et l’Europe ont intérêt à œuvrer ensemble », a dit la ministre, cible récemment des pires attaques racistes, elle qui est l’unique ministre d’origine africaine dans le gouvernement de ce pays. Lucien Mpama |