Le Salon du livre de Brazzaville prend ses quartiers à la Mairie centraleSamedi 6 Décembre 2014 - 8:30 La deuxième édition de ce salon littéraire ouvre ses portes du 5 au 7 décembre à la Mairie centrale sous la présidence d’honneur du député maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondélé. Cette édition aura pour thème « La culture pour émerger ». Consacrée à la promotion de la femme et tenue par Aimé Bedel Eyengué et Mireille Emma Opa Elion, respectivement directeur et directrice adjointe de ce salon, cette édition a choisi de mettre à l’honneur Marie-Françoise Moulady Ibovi, grand prix des arts et des lettres en 2012. Ce deuxième salon présentera une programmation riche et variée entre littérature, histoire et sociologie congolaise. Une sociohistoire du livre au Congo qui mettra à profit la profonde connaissance de la culture congolaise en tant que maillon fort du développement. Ouvert au public, ce salon du livre de Brazzaville est le lieu de la célébration du livre par excellence. Il va s’articuler autour d’échanges, entre l’écrivain et lecteur, l’écrivain et l’éditeur ; le lecteur et l’éditeur… accompagnés des moments de dédicaces des auteurs présents au Salon. Pour Aimé Bedel Eyengué, directeur du salon « Sans l’écrivain, il n’y a pas de livre ; sans l’écrivain, il n’y a pas d’édition et c’est pour cela que cette deuxième édition va essentiellement célébrer l’auteur (dont les femmes auteurs de livre). En ce sens que l’auteur se révèle être l’initiateur des ponts culturels en proposant un projet de société imaginaire ou scientifique via son livre, à la rencontre du lecteur. L’écrivain et le lecteur sont à cet effet les deux extrémités de la chaîne de fabrication du livre : entre eux deux, le livre s’érige en pont culturel. » Le Salon du livre de Brazzaville à la croisée des chemins Il a fallu attendre 60 ans après la première publication du premier livre écrit par un Congolais pour qu’il y ait un Salon du livre au Congo. Et cette grande première a eu lieu en 2013 à Brazzaville, à la faveur de la célébration des 60 ans de la littérature congolaise (1953-2013), un projet initié par le plus actif des écrivains congolais de la dernière génération, Aimé Eyengué, et son association Agora, soutenu par les écrivains de la Diaspora, par l’Union nationale des élèves et étudiants du Congo (Unéac) aussi, et réalisé, en France, par les Congolais de Lyon (juin 2013) ; le Salon international du livre de L’Haÿ-les-Roses (octobre 2013) ; la librairie galerie Congo (novembre 2013) ; la Maison de l’Afrique (novembre 2013) ; livre et auteurs du Bassin du Congo au Salon du livre de Paris (mars 2014)… ; au Canada à Montréal (novembre 2013) ; et, au Congo, par l’Unéac (novembre 2013) ; l’Institut français du Congo de Pointe-Noire (décembre 2013). Ce premier Salon du livre de Brazzaville (décembre 2013) a été clôturé par le ministre de la Culture en décembre 2014, avec la deuxième édition de la Biennale congolaise des Arts et des Lettres. Force est de reconnaître que l’on doit à l’initiative d’Aimé Eyengué, qu’on appelle désormais « le fleuve », la dernière dynamique du livre au Congo, qui déverse des flots littéraires partout pour abreuver la terre congolaise en livres, en émotion littéraire et en patriotisme, c’est-à-dire à la promotion des racines et de l’exception littéraire congolaises. Depuis l’organisation de ces festivités littéraires, Brazzaville jouit de l’existence des Jeudis de l’IFC Brazzaville et des Vendredis des arts et des lettres de la préfecture de Brazzaville. Ces activités littéraires qui perdurent et maintenant d’une deuxième édition de son Salon du livre qui est à consolider par les soutiens multiformes, dont celui de la Mairie de Brazzaville, qui a manifesté la volonté de rendre pérenne ce Salon du livre en partenariat avec l’Agora présidé par Aimé Eyengué. La première édition du Salon du livre de Brazzaville a eu lieu du 19 au 20 octobre 2013, à la mairie même de Brazzaville avec sa devise « L’arbre à livres est arrivé » avant de devenir "L’arbre a livre est planté", proposition de l’écrivain Benoît Moundélé-Ngolo, une fois que la première édition du Salon avait vécu. De l’initiative de l’Agora, cette première édition, qui rendait hommage au premier écrivain congolais Jean Malonga (donc à un homme), était présidée par Aimé Eyengué, et avait deux femmes comme invitées d'honneur, à savoir : l’écrivaine Liss Kihindou (venue de France pour représenter la Diaspora) et l’écrivaine Alfred-Monique Ondzé-Abouem (représentant les écrivains du Congo). L’hommage à Jean Malonga était ainsi un voyage vers le passé, pour éclairer le présent, avec des Carnets de voyages de Jean Malonga. Il s’agit des voyages littéraires (des périples fictifs sur Mossaka) et des voyages réels (du Congo à la France, de 1950 à 1953), jusqu’à la publication du roman Cœur d’Aryenne. Il faisait donc une sociohistoire de la littérature congolaise, en mettant à profit la profonde connaissance des écrivains congolais ; comme Aimé Eyengué qui n’arrête pas de soutenir pour que le livre compte toujours … au Congo et ailleurs. « Sans l’écrivain, il n’y pas de livre ; et sans l’écrivain, il n’y a pas d’édition : l’auteur se révèle être l’initiateur des ponts culturels en proposant un projet de société imaginaire ou scientifique via son livre, à la rencontre du lecteur. L’écrivain et le lecteur sont à cet effet les deux extrêmes de la chaîne de fabrication du livre : entre eux deux, le livre s’érige en pont culturel. » Pour la petite histoire, le premier Vendredi littéraire (devenu Vendredi des arts et des lettres) a vu le jour à la Mairie centrale, lors de la première édition du Salon du livre de Brazzaville. Et sur le choix de l’arbre comme symbole de ce Salon, Aimé Eyengué, discourt : « Le retour vers le passé pour éclairer le présent s’effectue autour de l’arbre, parce qu’on n’ignore pas toutes les vertus que nous enseigne l’arbre. Et l’arbre, c’est l’arbre à palabres ; c’est l’ombrage qui nous sert de refuge, d’abri quand le soleil est accablant ; l’arbre nous procure de l’oxygène qui nous est vital ; l’arbre, c’est l’arbre d’oubli d’Aimé Césaire, autour duquel il faut se retourner 7 fois dans le sens inverse pour recouvrer la mémoire ; l’arbre porte des fruits, et l’arbre porte des livres dans la logique du Salon du livre ; l’arbre c’est aussi l’arbre de l’emplacement des premières cases de Cuna (Brazzaville). Il n’y a pas de pays qui n’a pas d’arbres. Qui dit arbre, dit racines ou enracinement. Qui dit arbre dit terroir ; et la force du baobab et dans ses racines, selon un proverbe congolais. Et celui qui veut fleurir doit soigner ses racines… Grâce au soutien de tous, dont les journaux comme Les Dépêches de Brazzaville ; La Semaine africaine ; Starducongo (site Internet) et le ministère de la culture et des arts, que nous remercions ; ce salon devrait, tout à l’honneur du Congo et de la promotion de son patrimoine culturel, connaître une renommée internationale les années à venir si les sponsors et les mécènes y rivalisent d’apport. Cette année déjà, la RDC nous a fait honneur d’y être représentée…». Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Deuxième édition du Salon du livre de Brazzaville |