Lenteur

Le développement du sport est une volonté politique. Nul ne peut en douter.  Sur le continent, la montée en puissance ces dernières années de quelques nations sportives avait motivé les pouvoirs publics à revoir leur plan en organisant, du 16 au 18 mars 2022, à Brazzaville, les états généraux du football sur le thème « Quelles stratégies pour un football performant en République du Congo ? ». L’engagement d’apporter des solutions pour une meilleure relance de la discipline avait alors été salué par tous les acteurs. Car les assises étaient censées donner des vraies réponses aux réels problèmes d’organisation auxquels font face les équipes congolaises engagées dans les compétitions internationales.

Le diagnostic des maux qui freinent le développement du sport roi ayant été posé, l’on espérait voir dans cette démarche les solutions apportées provoquer un véritable électrochoc et remettre le football congolais sur orbite. Mais, un an plus tard, l’inquiétude ne cesse de grandir chez les footballeurs; lesquels gardent en mémoire les échecs des journées de réflexion ou du « Salon Congo workshop » organisés antérieurement.

Et si l’on n’y prend garde, les mêmes causes produiront les mêmes effets à cause de la lenteur dans l’application des propositions des assises.  Les mesures les plus urgentes comme la mise en place des conditions visant la professionnalisation du football national, la subvention des clubs d’élite et la diversification des sources de financement tardent à se concrétiser. Sur le plan pratique, les Diables rouges seniors, qui n’ont pas connu l’ivresse du triomphe depuis plus de 40 ans, continuent d’enchaîner les résultats médiocres.

Il paraît donc urgent de rompre avec cette politique qui consiste à prendre des recommandations sans les appliquer, surtout dans un pays comme le nôtre où la place qu’occupe le football dans la société est loin d’être un long fleuve tranquille.