Les immortelles chansons d’Afrique : « Asumani » de Youlou Mabiala

Vendredi 5 Juillet 2024 - 13:15

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Chanteur à la voix limpide, Youlou Mabiala a illuminé la galaxie musicale des deux rives du fleuve Congo à travers ses titres inoxydables. « Asumani », son œuvre parue dans l’Ok Jazz, est un  véritable régal auditif.

 Asumani est le genre de personne qui, dans un couple, prend des décisions sur la base des soupçons et d’un ouï-dire. Cette mélopée est donc un véritable conseil prodigué aux couples.  « Asumani e eh, na zelaki mposo mombimba mama, okendeki na kanda oh Papy, ngai na meseni te kotomboka na likambo bayebisi yo. Ngai nakoki te o, na ndengue okimi ndako na kanda ». Comprenez : « Asumani, j’ai attendu une semaine entière, maman, tu es partie toute fâchée, je ne suis pas de nature à m’énerver pour une affaire qui t’a été rapportée. Je ne supporte pas ta façon de faire.  Poussée par la colère, tu as déserté le foyer conjugal ».

Subdivisée en trois parties, cette œuvre de bonne facture dispose de deux rythmes. La première partie comporte un rythme différent des autres. On y entend un chant polyphonique, faisant office d’introduction, où se mêlent quatre voix de charme : celle de Youlou Mabiala, de Michel Boyibanda, de Wuta Mayi et de Lola Checain. La deuxième partie est introduite par un blocage. Elle est marquée par la guitare rythmique de Gégé Mangaya. Ici, on a un chant responsorial à refrain-couplet. Youlou Mabiala exécute le solo vocal et les autres le chœur : « Oh Asumani zuwa na yo eleki ya nzinzi olingaka koyoka mwasi ya sango te, olingaka koyoka kombo ya mbanda te ». C’est-à-dire : « Oh Asumani, ta jalousie dépasse celle de la mouche. Tu n’aimes pas entendre parler d’une femme célèbre, tu n’aimes pas écouter le nom d’une rivale ». La troisième est instrumentale. Elle est introduite par la guitare solo de Michelino, laquelle sera soutenue par la guitare mi-solo de Thierry Mantuika, la rythmique de Gégé Mangaya, la basse de Mpudi Decca, la batterie de Ntoya et le saxo alto de Dele Pedro. Ce qui fait de cette chanson une œuvre de qualité. Notons que la deuxième partie et la troisième ont le même rythme.

Né le 6 mars 1947 à Brazzaville, Gilbert Youlou a débuté sa carrière musicale au sein des Mains blanches. En 1966, Luambo est invité à Brazzaville pour le retrait de deuil de Frédéric Miangoumina , ancien agent du Crédit lyonnais, ancien footballeur, collaborateur sportif à "La Semaine Africaine" et oncle de l’auteur de ces lignes. Ce retrait de deuil avait eu lieu au bar dancing Super Jazz, à quelques mètres de la rue Mbochis, à Brazzaville. C’est à partir de là que grâce à Bakoule, Youlou rencontrera Luambo qui le recrutera quelques jours après dans l’Ok Jazz. En 1977, il est cofondateur de l’orchestre Les trois frères. Le 28 août 1981, au cinéma Vogue, il présente officiellement son orchestre Kamikaze Loningisa. Le 15 août 2004, alors qu’il est en plein spectacle, il est victime d’un accident vasculaire cérébral. Aujourd’hui, son état de santé semble s’améliorer.        

 

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Youlou Mabiala dans le titre "Asumani"

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