Les immortelles chansons d’Afrique : « Obi » de Felix Manuaku waku

Vendredi 2 Juillet 2021 - 10:48

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Pilier de la galaxie Zaiko Langa Langa, Felix Manuaku waku, alias Pépé Felly,  est un virtuose de la guitare à qui on attribue la création du style « sébène » dans la musique rd-congolaise. « Obi », sa chanson occupe une place dans le patrimoine immatériel de la R.D.C.

Avec cette chanson, Manuaku a écrit l’une des pages reluisantes de l’histoire de la musique congolaise. Ce morceau qui a vu le jour sous l’égide des éditions Alamoulé au cours du quatrième trimestre de l’année 1979 a connu un réel succès en 1980. AL-106 est l’indication de ce disque vinyle 45 tours pressé à Kinshasa.

« Obi » est une œuvre chantée en polyphonie par Evoloko, Nyoka Longo, Bimi Ombale et Likinga Redo. A la guitare solo Manuaku, à la rythmique Enoch Zamouagana, à la basse Djo Mali, au mi solo Matima. La batterie est exécutée par Meridjo, les percussions par DV Mouanda. Ce titre est, selon certains exégètes, l’abréviation du prénom « Aubierge ». La chanson relate l’histoire d’un jeune homme qui aime une fille du nom d’Obi. Physiquement, la fille ressemble à la mère de l’amoureux. Mais du point de vue caractère, elle est très capricieuse. Pourtant, ils se sont promis le mariage.

« Mokolo wana mama tokutanaki na yo, natuni yo obi, ozongisi ngai liloba na motema  na kosepela esengo ya libala. Obi cherie eh, zala modèle. Nakomi komona pasi se mpo na yo, butu ekomi molayi mpongi na zua te. Mokili ekomi bololo, loboko na litama, lokola mwana etike se kokanisa yo ». « Ce jour-là nous nous sommes rencontrés, je t’ai demandé, tu m’as répondu. Dans mon cœur je célèbre la joie du mariage. Obi chérie soit un modèle. Je commence à souffrir à cause de toi, la nuit devient longue, je n’arrive pas à dormir. Le monde est devenu amer, la main à la joue comme un orphelin, je ne fais que penser à toi ».      

Il est à noter qu’avant la sortie de cet opus, au troisième trimestre de l’année 1979, Zaiko crée la danse « Disco ». Cette danse a investi les pistes de danse. Le cri « baka cent, baka deux cents » est au top. À Kinshasa, à cette période, il y avait des pains lourds qu’on appelait « baka cent ».

Manuaku dont les parents sont originaires de l’Angola a largement contribué au rayonnement de la musique rd-congolaise. Il est né le 19 août 1954 à Léopoldville. Son nom est mentionné parmi les musiciens du groupe « Belguide ». C’est l’intervention de Papa Wemba, au cours d’une répétition à laquelle il fut invité, qui sonne le glas de cet ensemble. « Zaiko » nait des cendres de « Belguide », le 24 décembre 1969 et c’est Wemba qui ajoute le mot « Langa Langa ». C’est dans ce nouveau groupe qu’il développera son style, d’une part, grâce à la fusion de quelques guitaristes comme Nico, Luambo, Papa Noel, Gerry Gerard, etc. et d’autre part, grâce à la malformation de ses doigts. Premier musicien de Zaiko, il a été en 1973 meilleur guitariste de la RDC et chef de cet orchestre avant de le quitter en 1980 pour créer « Zaiko Wawa » qui sera plébiscité « meilleur orchestre » en 1984. Il installe, en 2009, une école de musique en R.D.C.

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Pépé Felly Manuaku

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