Les industries extractives en Afrique : cap sur la transparence et "l’inclusivité" 

Jeudi 21 Novembre 2024 - 19:30

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La sixième édition du Forum Ambition Africa a mis au programme l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), une initiative volontaire qui vise à renforcer, dans les pays riches en ressources pétrolières, gazières et minières, la bonne gouvernance des revenus publics issus de leur extraction.

Pour la table ronde animée par Pierre-Samuel Guedj, président directeur général d'Affectio Mutandi, ont pris part Florent Lager, président de la Fédération des mines solides du Congo, administrateur général adjoint MPD Congo S.A.U. ; Christophe Petit, Country Manager France, Sibanye-Stillwater, Afrique du Sud ; Vincent Dufief, directeur des Affaires publiques, Imerys ; et Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures de la République du Congo.

Les panélistes ont mis en exergue l’exigence de la publication de rapports ITIE exhaustifs, incluant la divulgation complète des revenus de l’État issus des industries extractives, ainsi que la divulgation de tous les paiements significatifs versés au gouvernement par les entreprises pétrolières, gazières et minières.

Ce qui a permis au ministre congolais de rappeler que cela existe déjà et que la publication de ces rapports est faite. Elle permet de donner accès aux informations dont les intéressés ont besoin et ils savent de quelle manière la rente a été utilisée. Le pétrole en République du Congo, c'est 70% de la richesse ; 60% du budget du pays, et, au minimum, 50% des exportations. « C'est la première ressource que nous répartissons au bénéfice de l'ensemble de la population à travers le budget voté par le Parlement représentant le peuple. Par extrapolation, le peuple dispose de tous les moyens pour influencer la manière dont les royalties de cette ressource naturelle qu’est le pétrole sont réparties au portefeuille budgétaire. Cela est valable également pour les entrées d’argent engendrées par la forêt, évidemment. Au bout, ce sont les populations qui sont bénéficiaires », a-t-il expliqué, en insistant sur la qualité de la représentation de la population pour obtenir une répartition de manière équitable.

Concernant les entreprises, elles doivent instaurer la transparence par elles-mêmes. Elles ont des projets, des programmes, des politiques, des directions, des structures  chargées de cet aspect. Elles doivent veiller à ce que l’environnement, là où elles se trouvent, mais aussi bien au-delà, dans le pays où elles sont installées, leur permette de répondre aux problématiques, aux besoins de proximité, selon le volet dédié au cahier des charges.

À propos de " l’inclusivité", il a estimé qu’il faudrait créer un environnement suffisamment réceptif à l'intention commune des sociétés et de l'État pour permettre à la population d'accéder à une part importante de l’industrie pétrolière. « Ce n'est pas en distribuant des cadeaux, ce n'est pas en faisant de l'humanitaire, ce n'est pas en jouant sur le groupe passionné, ce n'est certainement pas comme ça que nous allons pouvoir atteindre le résultat escompté », s’est-il indigné. Et d’envisager que si 40, 50, 60% de la population pouvait bénéficier d'une partie de l'activité pétrolière, minière et forestière, « cela aurait plus d’impact, en vue d'améliorer leurs conditions de vie, en leur apportant des ressources, en leur apportant des capacités à résoudre leurs problèmes, bien mieux que la petite main qu’on leur octroie de temps en temps, d’agir par le biais des responsabilités sociétales ».

Marie Alfed Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Bruno Jean-Richard Itoua à l'issue de la table ronde à la 6e édition Ambition Africa / Jean Bedel Bango

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