Les petits adoptés du Congo bientôt en Italie !

Mardi 27 Mai 2014 - 17:06

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Le Premier ministre avait promis, il l’a fait : Matteo Renzi a fini par débloquer le dossier des adoptions par des familles italiennes de petits enfants de République démocratique du Congo

Dans l’euphorie italienne suscitée par le fait que la péninsule présente la singulière particularité d’être, au lendemain d’élections qui ont vu un peu partout en Europe émerger des mouvements xénophobes devenus tout puissants, l’un des rares à avoir contenu le populisme, le Premier ministre italien a un autre sujet de grande jubilation. Les bureaux de Matteo Renzi ont en effet annoncé lundi que très bientôt les 31 petits Congolais qui étaient bloqués à Kinshasa, en attente de résultats de laborieuses procédures administratives d’adoption, seront bientôt en Italie.

« L’entente Renzi-Kabila a été déterminante pour parvenir à ce dénouement », a commenté la Commission italienne pour les adoptions internationales, CAI. Cet organisme a ajouté que les ambassadeurs d’Italie et de France avaient été convoqués lundi à Kinshasa pour se voir notifier la bonne nouvelle. Dans les médias sociaux, Cristina Nespoli de l’association EnzoB, très fortement impliquée dans ce qui a fini par être un combat, ne peut retenir son impatience : « La décision vient à peine de nous être annoncée. Nous ne savons pas encore quand les enfants pourront venir, mais il est évident qu’il s’agit d’une excellente nouvelle. »

La presse italienne de mardi pavoisait littéralement, ne masquant pas sa satisfaction de voir enfin le bon sens prévaloir dans cette affaire. La CAI réussit à peine à couvrir les clameurs joyeuses en invitant les familles à la retenue. « Ne partez pas encore à Kinshasa », lance Silvia Della Monica. « C’est une question de jours et nous ferons notre possible pour ramener les 31 enfants le plus rapidement possible en Italie », a-t-elle promis par lettre.

Si, comme tout l’annonce, Kinshasa et Rome s’acheminent vers un dénouement heureux de cette affaire, ce sera la fin d’un véritable calvaire pour une vingtaine de familles italiennes qui, à documentation bouclée, étaient venues à Kinshasa en novembre-décembre dernier pour ramener en Europe les petits Congolais adoptés. Arguant de la découverte de cas d’abus et jouant de sa légitime souveraineté, le gouvernement congolais avait douché les espoirs en soumettant les dossiers à un nouvel examen plus méticuleux, « au cas par cas ». Rien alors n’avait pu venir à bout d’une détermination qui se faisait d’autant plus forte que la partie italienne exerçait des pressions mal vues à Kinshasa et que même l’opinion congolaise ne se satisfaisait paa d’une situation où un pays semblait « vendre » ses enfants.

En avril dernier, quelques semaines seulement après avoir été porté à la tête du gouvernement, Matteo Renzi avait annoncé qu’il se saisissait personnellement du dossier. Une première occasion de rencontre à Bruxelles avec le président Kabila s’était évanouie quand le chef de l’État congolais n’avait pu venir à une rencontre Europe-Afrique. Matteo Renzi ne s’était pas résigné, annonçant qu’il poursuivrait désormais les tractations au téléphone, une démarche qui semble s’avérer payante aujourd’hui.

Lucien Mpama