Libye : les autorités de l’Est annoncent la fermeture des gisements pétroliersMardi 27 Août 2024 - 12:00 Les autorités de l’Est de la Libye ont annoncé, le 26 août, la fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers, ainsi que l’arrêt des exportations jusqu’à nouvel ordre. La décision qui correspond au blocage des principales infrastructures pétrolières du pays, majoritairement situées dans l’Est, intervient en réponse à une prise de contrôle de la Banque centrale de Libye (BCL) et au remplacement de son gouverneur par les autorités de Tripoli. La BCL centralise les recettes des exportations d’hydrocarbures et gère le budget de l’Etat qui est ensuite redistribué entre les différentes régions, y compris l’Est. En proie au chaos depuis la mort du président Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : le gouvernement d’union nationale d’Abdel Hamid Dbeibah, installé à l’Ouest et reconnu par les Nations unies, et l’autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar. Le gouverneur de la BCL, Seddiq el-Kebir, était critiqué dernièrement par l’entourage de Dbeibah pour sa gestion des ressources de l’Etat et de la manne pétrolière. Le 11 août, plusieurs dizaines de personnes, dont certaines armées, avaient tenté de l’expulser du bâtiment avant leur dispersion. Une semaine plus tard, le directeur informatique de la BCL avait été brièvement enlevé. Le gouvernement de l’Est, basé à Benghazi, a dénoncé le 26 août, dans son communiqué, des « attaques et tentatives d’incursion par la force » dans les locaux de la BCL, visant à prendre le contrôle de cette institution de manière « illégale » et qui ont « bloqué et perturbé les transactions bancaires » dans le pays. L’exécutif de l’Est a également déclaré « l’état de force majeure » sur les champs et ports pétroliers, ce qui a entraîné leur fermeture. Une décision qui est normalement du ressort de la Compagnie nationale de pétrole. Ces décisions ont été déclenchées par l’entrée le 26 août dans les locaux de la BCL d’une commission dite « de passation de pouvoirs », nommée par le Conseil présidentiel, basé à Tripoli. Cette commission est réputée proche du Premier ministre Dbeibah. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |