Libye : l’Union africaine préoccupée par la situation dans le pays

Lundi 18 Novembre 2013 - 16:39

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Dans un communiqué rendu public le 18 novembre, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) a condamné le recours à la violence par des milices armées, en particulier contre les civils ayant manifesté pacifiquement les 15 et 16 novembre

Nkosazana Dlamini Zuma s’est dite profondément « consternée et attristée » par ces violences qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. En effet, une manifestation à Tripoli contre une milice a dégénéré en affrontements armés faisant 43 morts et 450 blessés. Des témoins estiment que ces violences sont les plus meurtrières ayant eu lieu dans la capitale depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

« La présidente de la commission est profondément préoccupée par la violence et l’anarchie croissantes que connaît la Libye, ainsi qu’en témoigne la succession d’incidents similaires intervenus à Benghazi et dans d’autres localités au cours des semaines écoulées », souligne le communiqué.

Dans l’espoir de voir la paix revenir définitivement en Libye, Nkosazana Dlamini Zuma a une fois de plus demandé à toutes « les parties prenantes libyennes de régler leurs divergences politiques par le dialogue, dans le cadre des institutions existantes ». Elle a réitéré l’engagement de l’UA, aux côtés des partenaires internationaux, à soutenir les efforts du gouvernement libyen, sous la direction du Premier ministre Ali Zeidan, en vue de stabiliser la situation dans le pays, y compris à travers la restauration de l’ordre public, et, partant, de créer les conditions nécessaires à l’aboutissement de la transition en cours.

Dimanche, la population de Tripoli a observé une grève générale, sur fond d’appel à la désobéissance civile, pour dénoncer ces violences meurtrières qui, selon les observateurs, risquent de plonger le pays dans la guerre civile.

Le ministère libyen en charge de la santé a indiqué qu’elles avaient éclaté quand une milice originaire de Misrata, installée dans le quartier de Gharghour, dans le sud de Tripoli, avait tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale. En représailles, des hommes armés ont attaqué le QG de cette milice, au prix d’affrontements mortels.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, dont le pays a joint sa voix à celle de communauté internationale pour condamner ces violences, a appelé les Libyens à y mettre un terme. « Les événements des deux derniers jours, a-t-il déclaré, démontrent clairement que la présence de milices armées échappant au contrôle de l’État constitue toujours le principal facteur d’instabilité en Libye. Il faut donc accélérer les efforts déployés en faveur du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des miliciens. Il ne faut pas que les sacrifices consentis durant la révolution aient été faits en vain. Pour achever la transition démocratique, il importe que tous les Libyens unissent leurs efforts pour favoriser la stabilité, la sécurité et la prospérité dans leur pays. »

Signalons que la population de Tripoli proteste régulièrement contre la présence de factions armées dans leur ville. Ces milices venues d’autres localités avaient participé à la libération de Tripoli en août 2011, mais depuis lors, profitant du vide sécuritaire ainsi que du dysfonctionnement du système judiciaire dans le pays, elles ne songent pas à quitter la capitale.

Nestor N'Gampoula