Libye : raid américain contre l’Etat islamique

Mercredi 24 Février 2016 - 15:43

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Le bilan du raid aérien contre un bâtiment abritant des jihadistes de la branche libyenne de l’État islamique (EI) à Sabratha, à 70 km de Tripoli, a été revu à la hausse. Désormais, il est question d’une cinquantaine de tués

L’un des objectifs du raid était la neutralisation de Noureddine Chouchane, de nationalité Tunisienne, âgé de 36 ans, suspecté d’avoir planifié des attentats du musée du Bardo à Tunis en mars 2015, qui avait fait 22 morts, et en juin de la même année contre un hôtel à Sousse, faisant 38 morts.

 « Nous avons mené cette action contre Chouchane et le camp d’entraînement après avoir déterminé qu’à la fois lui-même et les combattants de l’EI présents en ces lieux préparaient des attaques contre des intérêts américains et ceux d’autres pays occidentaux dans la région », a déclaré un porte-parole du Pentagone, Peter Cook.

Ajoutant : « nous voyons ce qui se passe en Irak et en  Syrie et nous estimons que ces combattants en Libye constituaient une menace pour nos intérêts de sécurité nationale ». Il pense que « la destruction du camp et l’élimination de Chouchane [si elle était confirmée] devrait avoir un impact immédiat sur la capacité de l’EI à poursuivre ses activités en Libye, dont le recrutement de nouveaux combattants, l’établissement de bases et potentiellement la planification d’attaques contre les intérêts des États-Unis dans la région ».

En début d’année 2016, le président américain, Barack Obama avait affirmé que son pays  était prêt à « traquer » Daesh en Libye.  L’aviation américaine avait déjà effectué au moins deux frappes en Libye, l’une contre Mokthar Belmokthar, le chef du groupe  al-Mourabitoune, rallié à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et, l’autre, en novembre dernier, contre Abou Nabil, le chef présumé de la branche libyenne de Daesh.

A Rome, les pays occidentaux ont passé en revue, les scénarios  possibles d’une intervention militaire pour empêcher l’EI d’étendre ses tentacules en Libye. Il contrôle  la ville côtière de Syrte, continue à étendre ses positions sur le terrain, jusqu’à Derna, plus à l’Est.

L’organisation terroriste cherche à conquérir d’autres régions, et particulièrement les terminaux pétroliers et, plus au Sud et à l’Est, les zones de production. Les experts estiment que l’EI dispose actuellement en Libye, plus de 5000 combattants et continue d’attirer davantage de  volontaires étrangers. La plus grande crainte des Occidentaux est de voir Daesh atteindre une masse critique en Libye qui le rendrait d’autant plus difficile à vaincre.

Les capitales européennes, l’Italie en tête, sont effrayées à la perspective d’une réédition en Libye de l’exemple de l’Irak et de la Syrie. Une montée en puissance de l’EI en Libye signifie, pour les Etats-Unis comme pour l’Europe, l’ouverture d’un nouveau front dans la lutte contre Daesh.

L’Europe en particulier craint des tentatives de déstabilisation des pays voisins: Tunisie, Algérie, Egypte, ainsi que le Niger et le Tchad frontaliers de la Libye. Toutefois, la crainte immédiate des européens, c’est d’assister à de nouveaux flux de réfugiés de grande ampleur venant du Sud de la Méditerranée.

Noël Ndong

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