Likouala : le préfet dénonce l’intégrisme des ressortissants de ce département

D'entrée de jeu, le préfet Gilbert Djombo Bomondjo, a déclaré que le pourcentage de 100% réalisé par la Likouala  lors du scrutin référendaire ne le surprend nullement. C’est le contraire qui l’aurait surpris. Car il serait inadmissible que les représentants des notables, des associations, des églises, des partis politiques de la Likouala, qui ont été les premiers à demander au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, le 19 février 2014, lors de son séjour dans la Likouala à l’occasion du Fipaq, de changer la constitution, ne respectent pas leur volonté.

« En tant que préfet, j’ai joué à l'apaisement en demandant aux populations, d’aller exprimer librement leurs devoirs civiques. Ces dernières m’avaient garanti la bonne tenue du scrutin dans le calme et la paix. C’est le cas du village Boussi-Boussi à plus de 80 kilomètres d’Impfondo qui a toujours connu des problèmes, mais où, la paix a été rétablie grâce au vieux Folo Thomas », a déclaré le prefet.

Le préfet de la Likouala a réfuté  les allégations l’accusant de trop se mêler de la politique et surtout de faire recenser les étrangers. « Je ne me mêle pas des problèmes politiques. Je suis le préfet chargé d’établir l’ordre public. Partout où je suis passé, quand j’ai remis 600.000 FCFA à la majorité présidentielle, j’ai fait autant pour l’opposition. Si j’étais partisan, je n’aurai pas remis la même somme à l’opposition. Je suis le préfet, donc le chef des opposants et de ceux qui sont au pouvoir», s'est-il defendu.

Taxé d’avoir choisi déjà des candidats pour les élections législatives et locales, Gilbert Djombo Bomondjo, s’est dit étonné car, il ne reconnait pas avoir choisi un candidat, ni à Bouanela, ni partout où il est passé, d’autant plus que ce n’est pas son rôle. C’est la peur qui anime les députés et conseillers sortants ainsi que les futurs postulants. C’est aux partis politiques ou aux candidats indépendants de le faire et non au préfet. Même le président de la République, le préfet ne peut pas le présenter comme candidat. « Aujourd’hui, les populations de la Likouala ont refait confiance en leur préfet. Entretemps, le département a connu une période tumultueuse. Je suis en train de refaire la paix. Et partout où je suis passé, on m’a réservé un accueil chaleureux. C’est ça qui fait peur », a-t-il précisé.

Parlant de son combat au quotidien, le préfet dit être contre l’intégrisme. Car, certains ressortissants de ce département qui l'ont quitté depuis plus de 40 ans, pour n'y repartir qu’après la guerre, veulent imposer leur mode de vie aux populations. « Comment voulez-vous que les frères d’autres départements qui habitent la Likouala ne peuvent pas être conseillers ou députés, tout simplement parce qu’ils ne sont pas originaires de ce département. C’est ce mode de vie que je combats.  Ce sont des intégristes qui ne veulent pas que d’autres congolais prennent corps dans la Likouala, même quand ils sont brillants. Je bannis le tribalisme. Pour preuve, mon personnel (gardes, maîtres d’hôtel) vient d’ailleurs : Pool, Cuvette, Bouenza, Niari», a expliqué le préfet.

Toujours dans la perspective des échéances de 2016, Gilbert Djombo Bomondjo, a déclaré que lors de sa tournée, les populations d’Enyellé lui ont remis 125.000 FCFA pour remettre au président Sassou N’Guesso pour qu’il se présente en 2016. Les autres sous-préfectures emboiteront le pas, a -t-il rassuré.

Le préfet a mis au défi, quiconque le taxerai d’avoir reçu de l’argent du trésor public, du parti congolais du travail pour organiser sa tournée, de fournir les preuves. « Je suis un opérateur économique. J’étais fonctionnaire, et lorsqu’en 1992 le président Denis Sassou N’Guesso a quitté les affaires, j’ai démissionné de la fonction publique et depuis lors, je fais des affaires. En tant que particulier, j’ai la plus grande plantation du palmerais du Congo que j’ai commencé en 1985, ne sachant pas à l’époque que je serai préfet un jour. Quand j’ai de l’argent, je le mets au service des populations, pour lesquelles je viens en aide », a -t-il renchéri.