Lire ou relire : « Kisinza » de Philippe Mabiala

L'iconographie de la première de couverture du recueil de poèmes illustre mieux le fond de la poésie qui se tisse entre l'errance et la contemplation d'un personnage anonyme qui peut être chacun ou chacune d'entre nous dans la vie. En effet, le poète porte un regard universel sur l'existence avec ses facettes complexes.

"Là-bas" est le poème inaugural qui révèle l'ambiguïté de la vie endogène et celle d'ailleurs supposée meilleure. Ce monologue intérieur est l'expression générale du mal être de la plupart des gens vivant sous les tropiques, qui voient dans l'Occident un eldorado. A travers des anaphores au fil des textes, ce sentiment de quête de l'exotique s'accroît jusqu'à déboucher sur la recherche de la félicité céleste.

Les amitiés, les voyages, les rencontres diverses sont autant d'éléments qui nourrissent l'inspiration du poète à travers vingt textes lyriques, humanistes et prophétiques, à en croire le message écologique du poème éponyme invitant l'humanité à l'unisson au planting des arbres pour améliorer l'environnement, par conséquent la vie.

Le poète invite de surcroît à plus de lucidité, d'amour et d'ardeur à l'édification d'un monde meilleur où il fait bon vivre parce que le bien serait l'objet de tout désir et le rêve passionnel de chaque âme. L'amour oblatif, à l'image de celui dont le Christ a témoigné, est la vertu que le poète veut cultiver ou promouvoir chez le lecteur après l'intériorisation de son message. Ainsi, à la fin de sa vie comme prêtre, qu'il ne soit pas pleuré mais plutôt imité et prié.