Lire ou relire : « La ballade du damné » de Gaëtan NgouaVendredi 9 Février 2024 - 9:32 Publié aux éditions+, le quinzième recueil du poète congolais Gaëtan Ngoua est un ensemble de monorèmes à travers lesquels l’auteur énonce sous forme d’injonctions des mots de sagesse et d’éveil. Le recueil est un chant poétique pour un damné. La ballade du damné est une sorte de résilience, une invite à l’action. Elle parle de tous les damnés de la terre, ceux qui manquent de quoi vivre décemment, comme ceux des humains, à qui on prive tout, ceux à qui on refuse même le minimum, ceux qui souffrent et végètent au sens le plus large du terme. Elle parle des déshérités. La poésie est le genre littéraire de prédilection de Gaëtan Ngoua, un genre qui l’inspire plus et nous parle avec véhémence par sa plume toujours originale d’un livre à l’autre. Une poésie qui oriente le lecteur et peut-être l’auteur lui-même en le situant sur l’orbite sociale. La poésie signée Gaëtan Ngoua réinvente l’homme avant qu’elle ne l’invite à se poser en face de sa conscience et ses devoirs impérieux devant les vilenies. C’est le gouvernail qui conduit et façonne la vie dans un élan de bon sens. Il y a dans cette poésie les émotions qu’on ne peut pas sentir lorsqu’on est dans un autre genre littéraire ou dans le navire fictionnel d’un autre écrivain. La poésie, en l’occurrence La ballade du damné, est une magie qui fait chanter et danser l’âme au bal de la morale sociale, laissant distiller au bout des vers une philosophie esthétique qui lie à la fois le rêve comme idéal à la réalité cruciale de l’existence. D’un texte à l’autre, Gaëtan Ngoua exhorte le lecteur à faire ce qu’il peut en puisant dans ce qu’il y a de plus humain, de plus digne en soi, comme dans ces mots de prudence qui invitent à se méfier de la supercherie du monde : « Les hommes sont ce qu’ils sont les hommes/ Ne crois pas trop en leurs paroles/Joue chaque fois ton propre rôle » (page 110). Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :La couverture du livre/DR Notification:Non |