Lire ou relire: "Le port de la croix" de Benoît Moundélé-Ngollo

À la manière de Charles Péguy, de Victor Hugo et de bien d'autres auteurs qui se sont inspirés de la foi chrétienne pour léguer à la postérité des écrits majeurs, Benoît Moundélé-Ngollo, égale à lui-même, offre ce qu'on peut considérer comme l'un des plus beaux textes humanistes chrétiens de la littérature congolaise. Si nous étions en musique, on le comparerait par sa teneur au titre "13^e apôtre" de Koffi Olomide, un véritable chef-d'œuvre de la virtuose de la rumba congolaise.

A cette période de carême où les catholiques reméditent le chemin de la croix du Christ chaque vendredi soir, ce long poème atypique est à point nommé par son message si édifiant une invite au rabaissement de soi et à la reconnaissance de la grandeur et la bonté de Dieu. C'est un régal expiatoire, exutoire et configuratoire que cette lecture exaltante et pénétrante. Chacun est mis face à la vérité de sa conscience devant un amour divin et pleinement miséricordieux à l'égard de l'humanité pécheresse. O quelle hauteur et noblesse de cœur digne d'être contemplée et imitée ! C'est toute une prière d'exorcisme et de bénédictions qui profile à chaque strophe, dans un élan d'amour stoïque et inclusif.

On peut donc lire, à la strophe 19, "Jésus, je remets ma vie, celle de mes enfants, de ma descendance, celle de ceux que j'aime et qui m'aiment ou ne m'aiment pas, et même celle de mes ennemis, entre Vos Mains ; partant, cela revient à dire, entre les Mains de Votre Père Céleste et entre les Mains du Saint-Esprit".

Signalons tout de même que ce texte est une reprise retouchée d'un texte de Benoît Moundélé-Ngollo publié auparavant en 2008 aux éditions Hemar, dans son livre "À bâtons rompus". À la demande insistante de ses lecteurs, l'auteur a choisi de le publier de nouveau.