Lire ou relire: "Réminiscences écarlates et échos cathartiques" de Pascal Tchibouanga

Triste réalité et moroses anecdotes sont rapportées sous forme poétique. L’auteur met en évidence le tragique de la guerre avec des images qui traduisent un tableau cauchemardesque et lugubre.

Dans le premier poème, "Nid brisé", la métaphore « les palmiers-mbila » exprime l’omniprésence des personnages armés qui sèment la mort et la désolation partout. Laissant le « pays arrosé de sang, de sang…à flots à flot ! » (p.13).

Le climat d’insécurité imposé conduit les victimes à l’exil vers le territoire voisin de la République démocratique du Congo. « Kinkolé, pays de refuge », lit-on à la page 16, dans le poème "Ermitage". Le séjour dans l’autre rive du fleuve Congo rappelle au poète l’assassinat des illustres personnages comme Emery Patrice Lumumba.

L’inspiration de l’auteur est liée à l’intertextualité, réactualisant le conte slave de l’ours et l’ami (p.19) ou pastichant Jean de La Fontaine à travers le conte des rongeurs (p.41). Une importance philosophie de vie y est véhiculée.

A l’image du style de l’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo, Pascal Tchibouanga compose des textes ayant des formes architecturales très attrayantes, mettant en relief une poésie majeure. Le désenchantement et le désarroi exprimés par des anaphores et autres tournures esthétiques.

L’originalité de cette plume réside tout de même dans la valorisation de la femme sur qui repose l’équilibre moral de la société. « Car amour de la patrie est amour maternel » , affirme le poète, à la page 61.

Pascal Tchibouanga est natif du Congo-Brazzaville en 1963. Avant ce recueil de poèmes, il a d’abord publié à l’Harmattan deux pièces de théâtre, "Taradh et les enfants musiciens" en 2011 et "Monsieur Siamois suivi de Un certain Pâhouh" en 2014.