Lire ou relire : « Rêves sur cendres » de Sauve-Gérard Ngoma Malanda

Le livre compte une trentaine de poèmes en vers libres, répartis en six chapitres pris en sandwich entre un prologue et un épilogue. Dans son premier recueil que représente cette poésie, Sauve-Gérard Ngoma Malanda s’inspire du style de Tchicaya U Tam’Si, son pionnier dans l’art de Verlaine: peindre les fresques de son temps.  

Pour le préfacier, « La beauté et la maturité du verbe du poète nous indiquent qu’il ne s’agit pas de juvenilia. Il y fait preuve d’une bonne maîtrise de la langue. Ce qui n’est pas courant chez de nombreux jeunes poètes qu’il nous a été donné de lire » (Page 6). Cet éloge que Jean-Baptiste Tati Loutard adresse à Sauve-Gérard Ngoma Malanda peut être pris comme une consécration du jeune poète qui s’est révélé dans ses prémisses littéraires, une plume majeure sur qui le lectorat francophone peut compter.

Fils de son temps, avec courage et dans un ton lyrico-épique, le poète plaint les bavures politiques contemporaines qui endeuillent autour de soi. Il substitue son impuissance par une démarche pacifiste, tout en insufflant l’espoir des lendemains meilleurs.

« Le politique caresse la gâchette et berce les morts/ O j’échangerai ma verge une chimère/ Moi le pénitent sans arme ni foi/ Pour que renaisse l’espérance dans nos cœurs » (Page 19). 

La guerre, l’amour, le christianisme, les réalités traditionnelles et citadines, l’exil, les beautés du paysage tropical sont autant de thèmes récurrents traités avec dextérité à travers ces chants poétiques qui font naître des rêves lumineux sur des champs lugubres de cendres.

A propos de l’auteur, Sauve-Gérard Ngoma Malanda est chroniqueur culturel à la télévision nationale congolaise, diplomate et compositeur de musique. Après son premier livre « Rêves sur cendres » publié en 2011, il compte aujourd’hui plusieurs titres dans sa gibecière littéraire.