Littérature : "Frère d’âme" de David Diop remporte le prix Goncourt des lycéensJeudi 22 Novembre 2018 - 21:42 L’écrivain franco-sénégalais David Diop a remporté le Prix Goncourt des lycéens 2018 pour son roman « Frère d’âme » publié aux éditions du Seuil, apportant ainsi la première récompense d’un auteur africain lors de cette rentrée littéraire. Au terme de deux mois de lecture des quinze livres sélectionnés et des sept rencontres en région avec les auteurs en lice, les lycéens ont donc choisi de décerner le 31e Prix Goncourt des lycéens à David Diop pour son roman qui nous plonge dans l’horreur de la guerre en cette année où l’on vient de célébrer le centenaire de l’armistice de 1918. Dans son roman, David Diop nous plonge dans l’horreur des tranchées en nous racontant l’histoire de deux amis, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi, tranche les mains de ses ennemis qu’il conserve comme autant de trophées. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité, dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première grande boucherie de l’ère moderne. Créé en 1988, à l’initiative du ministère de l’Éducation nationale français et de la Fnac avec l’accord de l’Académie Goncourt et d’après sa sélection, ce prix donne l’opportunité à près de deux mille élèves de lire et étudier quinze ouvrages de littérature contemporaine. Ce jury est issu d’une cinquantaine de classes de lycée (seconde, première, terminale ou BTS) des filières généraliste et professionnelle. C’est un prix littéraire très important, non seulement parce qu’il est choisi par des jeunes de 17 à 19 ans qui représentent des centaines de lycéens de différentes régions françaises, mais aussi parce qu’il est le prix le mieux vendu en France et en Belgique. En 2017 par exemple, le 30e Prix Goncourt des lycéens remporté par Alice Zeniter pour son roman « L’Art de perdre » s’est vendu à plus de deux cent mille exemplaire.
Boris Kharl EBAKA Notification:Non |