Littérature : Georges Nguila analyse l’ingouvernabilité au Congo de Makoko à 2021

Mercredi 9 Février 2022 - 18:00

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Le vice-président de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Georges Nguila, vient de publier à Brazzaville son ouvrage intitulé “La politique au Congo de Makoko à 2021”. Il retrace l’histoire de la politique du Congo et fait une analyse de l’ingouvernabilité, des affaires, des booms pétroliers (…) depuis les indépendances jusqu’à nos jours.

L’ouvrage de 344 pages développe plus de soixante-cinq autres thèmes, entre autres, les chefferies et royaumes, les faiblesses économiques, la gestion des affaires publiques par les notables au Congo de 1960 à 2021.

Dans ses analyses, l’auteur fait constater que le pays a connu trois booms pétroliers en 1973, en 1982 et en 2008 mais s’est toujours retrouvé en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI), le système politique congolais étant caractérisé par des violences électorales.

« Nous voulons faire constater aux intellectuels, pourquoi nous sommes toujours dans les bras du FMI après chaque boom pétrolier. Pourquoi la police s’implique-t-elle dans les affaires civiles dont le contrat de bail ? », a indiqué Georges Nguila. 

L'auteur s’est même moqué du rapport rédigé par la Banque mondiale, pour le compte du Congo, intitulé « Du chômage à la croissance inclusive ». Selon lui, ce rapport est nul.    

Tous les présidents qui ont dirigé le pays de 1960 à ce jour, soutient-il, n’ont pas pu laisser un bon héritage au peuple. « …La municipalisation n’a pas créé une seule usine en région… », s’indigne-t-il à la page 309.

Outre le système politique, l’auteur regrette aussi la mauvaise gestion du système des retraites, de l’employabilité des jeunes, les problèmes qui existent dans le secteur économique. « L’Etat doit plus de quatre cents milliards aux retraités congolais. Il doit plus de cent milliards aux personnes victimes du drame du 4 mars 2012, cinquante-huit milliards de francs aux travailleurs des entreprises publiques, quatorze milliards de francs aux enseignants appelés volontaires.  Il y a au moins six cents bébés noirs (jeunes délinquants) aux arrêts alors que cette situation est gérable en créant des entreprises », avance-t-il.  

Georges Nguila s’appuie sur les propos du professeur américain de science politique, Samuel Huntington, pour faire son analyse qui dénonce les maux qui freinent le développement du Congo. Les problèmes qu’il évoque sont également des sujets de réflexion qu’il propose aux Congolais pour mieux préparer l’avenir du pays.

« Je demande aux élites de mon pays d’organiser des débats sérieux parce que le pays souffre », a-t-il exhorté à la page 313.

« L’instabilité politique au Congo part de l’étranger... Mais si on est un pays uni, l’extérieur peut venir tenter de vous corrompre, ça ne passera pas. (…) Il faut que l’Etat démantèle les monopoles du commerce au Congo dont les Ouest-africains et les étrangers détiennent le monopole », a conclu Georges Nguila.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

L’écrivain Georges Nguila/Adiac

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