L'Otan réunie à Prague lèvera-t-elle les restrictions sur les armes fournies à Kiev ?

30-05-2024 17:48

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Les pays alliés de l'Ukraine doivent la laisser frapper la Russie avec les armes qu'ils lui fournissent, a réclamé jeudi à Prague le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, peu avant le début d'une réunion ministérielle de l'Alliance atlantique.

"Je pense qu'il est temps de remettre en cause certaines de ces restrictions afin de permettre aux Ukrainiens de se défendre", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Prague où se retrouvent les ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

Le débat sur l'utilisation ou non sur le territoire de la Russie de certaines des armes fournies à Kiev par les Occidentaux, en l'occurrence des missiles à longue portée, agite les capitales de l'Alliance. Plusieurs pays y sont favorables, d'autres, comme les Etats-Unis, y sont beaucoup plus réticents, redoutant un conflit direct avec Moscou.

Le Kremlin a accusé jeudi l'Otan de provoquer l'Ukraine pour prolonger "une guerre insensée" après un avertissement lancé mardi aux Alliés par le président russe Vladimir Poutine sur de "graves conséquences" s'ils devaient donner leur feu vert.

Mardi à Berlin, le président français Emmanuel Macron s'y est de son côté montré favorable. Plus évasif, le chancelier allemand Olaf Scholz n'a pas levé explicitement son veto à un usage en territoire russe des armes que son pays fournit à Kiev. Et cela d'autant plus que Berlin se refuse à fournir à l'Ukraine les missiles Taurus à longue portée qu'elle fabrique, pourtant instamment réclamés par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"La République tchèque n'a aucun problème avec l'Ukraine se défendant contre l'agresseur, y compris par des attaques qui nécessairement doivent se faire sur le sol russe", a en revanche déclaré jeudi le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky. Le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide, s'y est dit également favorable. "Sinon, nous imposons à l'Ukraine une limite qui rend la victoire plus difficile", a-t-il déclaré à Prague.

Les discussions devraient également se concentrer sur les batteries de défense anti-aérienne et les munitions que les forces ukrainiennes, en difficulté sur le champ de bataille, réclament avec insistance.

Les ministres vont aussi préparer le sommet de l'Otan prévu à Washington en juillet et discuter d'une enveloppe de 100 milliards d'euros pour aider l'Ukraine sur le long terme. Un passage de flambeau pourrait également se faire entre les Etats-Unis et l'Otan en ce qui concerne la coordination de l'aide militaire à l'Ukraine.

Ce transfert vers l'Otan est censé garantir la continuité de cette aide militaire dans le cas d'un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Plusieurs pays de l'Otan redoutent qu'il cherche à y mettre un terme s'il devait être élu en novembre.

 

Julia Ndeko avec AFP

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