Lutte contre le terrorisme : l’Italie face au djihadisme potentiel

Un vol Rome-Londres de lundi a été arrêté à la dernière minute sur le tarmac du plus grand aéroport romain. Des vérifications de dernière minute ont montré qu’un Pakistanais inscrit sur ce vol tentait de voyager avec un faux passeport : les services de sécurité n’ont voulu prendre aucun risque. Ce geste illustre l’extrême vigilance dans laquelle fonctionnent désormais les forces de police en Italie, à l’instar de leurs homologues en Allemagne, en Grèce mais surtout en France et en Belgique, deux pays qui ont eu affaire à des menaces terroristes appliquées ou déjouées in-extremis.

La logique italienne est de ne pas céder à la panique, même lorsque l’organisation terroriste de l’Etat islamique promet de marcher sur Rome et le Vatican. Pas de panique, mais vigilance redoublée. Le tout dans la discrétion, si possible. C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur a annoncé dimanche que neuf étrangers, djihadistes présumés, ont été expulsés d’Italie bien avant les attentats perpétrés en France contre  Charlie Hebdo à Paris, en France.

« Nous faisons face à une menace imminente qui peut être portée n'importe où dans notre continent. Face à ce danger potentiel, nous avons relevé la sécurité au niveau le plus haut », a dit  Angelino Alfano. Il a précisé que les personnes expulsées étaient  cinq Tunisiens, un Turc, un Egyptien, un Marocain et un Pakistanais. « D’autres vont être expulsées », a dit le ministre, car son département dispose d’une liste d’une centaine de personnes considérées comme des djihadistes potentiels et contre lesquels l’Italie entend se prémunir.

La discrétion est de mise, a-t-il insisté. « C'est un travail qui doit nécessairement être mené dans l'ombre, mais il est mené sans relâche, contre le terrorisme et pour défendre notre démocratie et notre liberté ». L’Italie observe une sorte de consensus contre de telles mesures de sécurité renforcées. Le pays garde en mémoire les effets dévastateurs du terrorisme, même lorsqu’il est conduit par des groupes et personnes de nationalité italienne comme cela s’est vu par le passé.