Majorité présidentielle : Jean-Claude Muyambo se désolidarise de Joseph KabilaLundi 17 Novembre 2014 - 13:45 L’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi quitte le camp présidentiel pour œuvrer désormais au sein de l’opposition politique. Coup dur pour la majorité présidentielle. Un de ses cadres les plus influents, en la personne du bâtonnier Jean-Claude Muyambo, vient de quitter cette plate-forme politique pour rallier l’opposition. C’est le samedi 15 novembre qu’il a annoncé officiellement sa rupture avec la famille politique de Joseph Kabila après que les services de sécurité aient refusé à son avion d’atterrir à l’aéroport national de Bipemba à Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) où il devrait tenir un meeting. L’avion privé qui le transportait a vite été détourné sur Lubumbashi d’où il avait pourtant décollé au grand dam du président de la Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode). Pour Jean Claude Muyambo, il s’agit là ni plus ni moins que d’une entrave aux valeurs démocratiques. Alors qu’une équipe d’avance conduite par son secrétaire général l’avait précédée à Mbuji Mayi, l’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi s’est dit surpris d’apprendre, trente minutes après le décollage, qu’il ne pouvait pas se rendre au chef-lieu du Kasaï oriental. « Je trouve que c’est un frein à la démocratie. C’est pour cela que je trouve que ça ne sert à rien de continuer avec ces gens de la Majorité présidentielle », a-t-il martelé après l’incident. En fait, Jean Claude Muyambo dont on connait la position antirévisionniste de la constitution tenait à mobiliser sa base de Mbuji Mayi contre le maintien de Joseph Kabila au pouvoir après 2016. « Je prends congé de la majorité présidentielle. Et c’est terminé ! J’entre dans l’opposition », a-t-il confié à la presse dénonçant par ailleurs l’absence d’un vrai débat sur cette question dans le camp présidentiel. Cette situation, pour ceux qui sont du feuilleton Muyambo, n’était que prévisible. Au sein de la majorité présidentielle, le bâtonnier n’était plus en odeur de sainteté avec l’autorité morale incarnée par Joseph Kabila dont il priait de rendre le tablier en 2016 après avoir réalisé « des choses magnifiques », selon ses dires. « En 2016, nous voulons qu’il y ait alternance. C’est fini, je vais l’aider à quitter le pouvoir conformément à la Constitution. S’il ne respecte pas le calendrier d’ici la fin février (2015) nous allons manifester conformément à la Constitution », n’arrête-t-il de clamer. Quant à savoir la tendance de l’opposition qu’il compte intégrer, entre l’opposition républicaine et radicale, il déclare « être avec le peuple ». Il entend exercer sa « propre » opposition « pour que le Congo aille de l’avant ». Pour rappel, son parti politique, la Scode, est le premier à avoir lancé le débat sur la révision de la Constitution au sein de la majorité présidentielle en déclarant ouvertement s’opposer à un troisième mandat de Joseph Kabila. Alain Diasso |