Majorité présidentielle : les membres du G7 à la porte de sortie

Mercredi 16 Septembre 2015 - 19:00

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Estimant que les signataires du mémorandum du 14 septembre adressé au chef de l’État se sont situés aux antipodes des options concertées au sein de la Coalition majoritaire en prenant faits et cause pour l’opposition, le bureau politique leur demande de tirer les conséquences de leur choix stratégique.

 

Il ne fait plus bon vivre ces temps derniers à la majorité présidentielle (MP) depuis qu’un groupe de sept partis politiques affiliés (G7) avaient pris la liberté d‘adresser au président Joseph Kabila, en sa qualité d’autorité morale, un mémorandum contenant leurs préoccupations en rapport avec les enjeux politiques de l’heure. Un document choc dans lequel les signataires abordent, sans ambages, quelques sujets qui passent pour tabous au sein de la plate-forme tels que l’alternance politique à l’horizon 2016 et le respect du délai constitutionnel concernant le mandat présidentiel.

Réuni le 16 septembre avec son allié le Palu sous la présidence de son secrétaire général Aubin Minaku, le bureau politique de la majorité présidentielle a dû tirer toutes les conséquences du mémorandum de sept partis frondeurs. Les participants à cette réunion à laquelle avaient pris part les têtes couronnées de la « Kabilie » ont, dans leur délibération, dénoncé la « démarche inélégante des auteurs du mémorandum qui les a conduits à amener une publicité tapageuse à des analyses qui auraient dû être discutées en interne ». Ils ont également dénoncé leur volonté délibérée « de surenchérir sur les peurs irrationnelles entretenues par une certaine opposition » en prenant notamment à leur compte des procès d’intention faits par cette dernière à l’autorité morale accusée de vouloir réviser la Constitution tout en décriant le passage de onze à vingt-six provinces prévu par la Constitution.

Estimant que les signataires du mémo se sont situés aux antipodes des options concertées au sein de la coalition majoritaire en prenant faits et cause pour l’opposition, le bureau politique a vite tiré sa conclusion : Les membres du G7 se sont auto-exclus de la MP. « Ils désespèrent de la majorité présidentielle et de son autorité morale et veulent se positionner par rapport à l’avenir qu’ils estiment appartenir à l’opposition et à des tireurs de ficelles de l’étranger dont l’ingérence dans les affaires domestiques du Congo Kinshasa est un lieu commun », peut-on lire dans le communiqué du bureau politique de la MP. Cet organe directeur de la majorité présidentielle demande, de ce fait, aux membres du G7 de tirer les conséquences du choix stratégique qu’ils ont opéré en faisant simplement le constat qu’ils ont choisi de quitter la MP pour rejoindre les rangs de l’opposition. 

Les incriminés, quant à eux, dénoncent la manière cavalière dont s’est tenue cette réunion sans aborder le fond du mémorandum controversé, les participants ayant simplement été conviés à prendre acte de leur auto-exclusion sans débat. C’est sur ces entrefaites qu’ils ont quitté la salle. Ils confirment, par ailleurs, le contenu de leur mémo et sollicitent l’appui des forces vives de la Nation. Une situation qui ne sera pas sans conséquence sur la configuration de la majorité présidentielle lorsqu’on connaît le poids politique que représentent les partis frondeurs. Dossier à suivre.    

Alain Diasso

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