Maladies causées par l’inactivité physique : l’OMS exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentesLundi 7 Novembre 2022 - 11:45 Inquiète de la recrudescence des maladies non transmissibles telles que l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires causées par l'inactivité physique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, le week-end dernier, les résultats d’une enquête réalisée sur la question. L’expertise souligne qu’environ cinq cents millions de personnes développeront ces maladies entre 2022 et 2030. Selon l’expertise de l’institution onusienne, les maladies non transmissibles coûteront très cher aux Etats car elles pourront engranger des pertes financières énormes au pays, notamment à hauteur de 27 milliards de dollars par an, si les gouvernements ne prennent pas des mesures urgentes. Des mesures qui peuvent encourager la population à pratiquer plus d'activité physique. Le rapport sur la situation mondiale de l'activité physique 2022 de l’OMS évalue dans quelle mesure les gouvernements mettent en œuvre les recommandations visant à accroître l'activité physique à tous les âges et à toutes les capacités. Il est noté dans ce document que les progrès allant dans ce sens sont jugés lents. D’autant plus que les données de 194 pays du monde montrent que dans l'ensemble, les progrès sont lents et que les pays doivent accélérer l'élaboration et la mise en œuvre de politiques pour augmenter les niveaux d'activité physique, prévenir ces maladies et réduire la charge pesant sur les systèmes de santé déjà débordés. Selon les statistiques, moins de 50% des pays ont une politique nationale d'activité physique, dont moins de 40% sont opérationnelles. Seuls 30% des pays disposent de directives nationales en matière d'activité physique pour tous les groupes d'âge. Alors que presque tous les pays font état d'un système de surveillance de l'activité physique chez les adultes. 75% des pays surveillent l'activité physique chez les adolescents et moins de 30% la surveillent chez les enfants de moins de 5 ans. Dans les domaines politiques susceptibles d'encourager les transports actifs et durables, seulement 40% des pays disposent de normes de conception des routes qui rendent la marche et le vélo plus sûrs. Construire des sociétés plus actives Exhortant les Etats et les partenaires à utiliser cette enquête comme une alerte pour construire les sociétés plus actives, plus saines et plus justes pour tous, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré: « Nous avons besoin que davantage de pays intensifient la mise en œuvre de politiques visant à aider les gens à être plus actifs grâce à la marche, au vélo, au sport et à d'autres activités physiques. Les avantages sont énormes, non seulement pour la santé physique et mentale des individus, mais aussi pour les sociétés, l’environnement et les économies ». Il a, en outre, insisté sur le fait que le fardeau économique de l'inactivité physique est important et le coût du traitement des nouveaux cas de maladies non transmissibles (MNT) évitables atteindra près de trois cents milliards de dollars d'ici à 2030, soit environ vingt-sept milliards de dollars par an. Alors que les politiques nationales de lutte contre les MNT et l'inactivité physique ont augmenté ces dernières années. Car, actuellement 28% des politiques ne seraient pas financées ou mises en œuvre. « Seulement 50% des pays ont mené une campagne de communication nationale ou organisé des événements d'activité physique de masse au cours des deux dernières années. La pandémie de covid-19 a non seulement bloqué ces initiatives, mais elle a également affecté la mise en œuvre d'autres politiques, ce qui a creusé les inégalités d'accès et d'opportunités de s'engager dans une activité physique pour de nombreuses communautés », a-t-il ajouté. Il a spécifié que pour aider les pays à accroître l'activité physique, le Plan d'action mondial sur l'activité physique 2018-2030 de l'OMS énonce vingt recommandations politiques y compris des politiques visant à créer des routes plus sûres pour encourager un transport plus actif, offrir davantage de programmes et d'opportunités d'activité physique dans des contextes clés, tels que les garderies, les écoles, les soins de santé primaires et le lieu de travail. Parce que, le rapport sur la situation mondiale évalue les progrès des pays par rapport à ces recommandations et montre qu'il reste encore beaucoup à faire. Par exemple, il manque la fourniture d'espaces publics ouverts, d'infrastructures pour la marche et le cyclisme, de sports et d'éducation physique dans les écoles . « Il nous manque des indicateurs approuvés à l'échelle mondiale pour mesurer l'accès aux parcs, aux pistes cyclables, aux sentiers pédestres, même si nous savons que des données existent dans certains pays. Par conséquent, nous ne pouvons pas rendre compte ou suivre la fourniture mondiale d'infrastructures qui faciliteront l'augmentation de l'activité physique », a déclaré le chef de l'unité de l'activité physique de l'OMS, Fiona Bull. En conclusion, les auteurs de l’expertise onusienne ont appelé les pays à donner la priorité à l'activité physique comme clé pour améliorer la santé et de lutter contre les MNT. Pour ce faire, ils doivent intégrer l'activité physique dans toutes les politiques pertinentes et développer des outils, des conseils et des formations pour améliorer sa mise en œuvre. « C'est bon pour la santé publique et économiquement. Nous devons faciliter des programmes inclusifs d'activité physique pour tous et veiller à ce que les gens aient plus facilement accès. Notre rapport lance un appel clair à tous les pays pour une action plus forte et accélérée de la part de toutes les parties prenantes concernées. Travaillant mieux ensemble pour atteindre l'objectif mondial d'une réduction de 15% de la prévalence de l'inactivité physique d'ici 2030 », a conclu le directeur du département de la promotion de la santé à l'OMS, Ruediger Krech. Rock Ngassakys Notification:Non |