Marcellin Miénet : « Nous sommes heureux que les Plateaux bénéficient de la municipalisation accélérée »Mardi 13 Août 2013 - 17:00 Loin d’être l’apanage de Djambala, la capitale du département des Plateaux, la municipalisation accélérée de ce département a une implication sur les onze districts du département ainsi que sur les communautés urbaines. C’est pour en savoir plus que nous nous sommes rendus à Lékana, sous-préfecture du département des Plateaux, où nous avons rencontré le maire de la communauté urbaine de ce district. Le commandant Marcellin Miénet nous a détaillé les projets préfectoraux liés à cette municipalisation accélérée tant dans sa ville que dans la sous-préfecture. Les Dépêches de Brazzaville : Quelles sont les dispositions pratiques que la communauté urbaine de Lékana a prises pour célébrer le cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo à Djambala, chef-lieu du département des Plateaux ? Marcellin Miénet : Effectivement, le département des Plateaux abrite les festivités marquant le cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo. Comme ce qui s’est passé partout ailleurs, au niveau du département des Plateaux, des dispositions pratiques ont été prises ainsi qu’au niveau des districts. Nous avons, en ce qui nous concerne, sélectionné les éléments qui vont nous accompagner à Djambala, où va se dérouler le défilé. Le district de Lékana aura donc un carré de deux cents personnes. En dehors de ça, nous avons deux groupes folkloriques qu’on nous a demandés et que nous avons déjà apprêtés, il s’agit des groupes Mantsiémé et Mougnégné, un groupe de jeunes gens très dynamiques de Kébara. LDB : Le défilé va de pair avec la municipalisation accélérée du département des Plateaux. Qu’est-ce que Lékana, en tant que communauté urbaine, peut attendre de cette municipalisation accélérée ? MM : Lékana bénéficiera de quatre relais (transformateurs), avec un grand relais qui sera implanté à l’entrée de la ville. La société chinoise CMEC est déjà sur le terrain pour cela. Cela pour dire que sur le plan de l’électricité, avant l’arrivée d’Imboulou, nous aurons un nouveau groupe d’une grande capacité. Alors qu’il n’y a pas longtemps, au niveau de la communauté urbaine, nous venions d’être dotés d’un groupe de 275 KVA. Ensuite, en ce qui concerne l’eau, d'après le projet, nous aurons un château d’eau pour ne pas dire un petit barrage qui sera construit sur la rivière Lampama qui va alimenter Djambala et Lékana. Seront construits également à Lékana les sièges de la sous-préfecture et de l’hôtel de ville, de même que les résidences du sous-préfet, du maire, des deux secrétaires généraux, à savoir ceux de la sous-préfecture et de la mairie. Il y a aussi la boucle de Lékana (la route énergétique que le chef de l’État a mise en chantier) qui va de Pointe-Noire à Lékana. Car en fait, aujourd’hui, nous pouvons aller de Pointe-Noire à Lékana sans emprunter la voie de Brazzaville, mais celle de la Lékoumou en continuant jusqu’à Pointe-Noire. C’est comme les habitants du département de la Lékoumou qui peuvent se rendre dans la Cuvette-Ouest sans passer par Brazzaville. L’intersection de cette route, qui est construite par l’entreprise Sipam, est à Ngouloukila. Cette entreprise a placé ses éléments à Zanaga (Lékoumou), à Ngouloukila (Lékana-Plateaux). Ces éléments vont se croiser à Kébara (Plateaux) et de Kébara la même route passe par le village Mbé-Oungali jusqu’à Inkouala pour croiser les éléments qui sont partis de la communauté urbaine de Lékana, pour prendre la route d’Akolo afin de rentrer dans la vallée par Impini en passant par Akou, Otsalakaye jusqu’à rentrer à Franceville (Gabon). Une boucle comme celle-là, c’est un grand profit pour Lékana. LDB : Qu’est-ce qu’un étranger qui vient pour la première fois à Lékana peut visiter sur le plan touristique ? MM : À première vue, c’est Lampama qui est la frontière avec le chef-lieu Djambala. Il est notre premier site touristique avec une beauté splendide. Il y a la source naturelle d’eau de Kébara ; la carrière naturelle de la communauté urbaine de Lekana où l’on retire la caillasse ; et la source Kitsoli qui présente un jolie tableau sur ce site ; il y a aussi la source d’eau naturelle qu’on appelle Liyoko ; il y a une chaîne de montagnes qui sépare le village Akolo de la communauté urbaine ; le plus beau site se trouve au village Olélé (une chaîne de montagnes recouverte d’une forêt dans un chemin accidenté. Les Blancs qui sont passés par là ont fait une sorte de débarcadère. C’est donc une plateforme qui vous permet de filmer) ; enfin il y a le site de la vallée en allant vers Franceville (toujours une chaîne de montagnes). Si on pouvait créer les conditions d’exploitation de ces sites en les modernisant, ce serait une très bonne chose. LDB : Un mot sur la gestion de cette communauté urbaine et les festivités du cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance du Congo… MM : Lorsque le chef de l’État a pris cette grande décision de lancer la municipalisation accélérée, d’aucuns ne croyaient pas que cela pouvait être une réalité. Les gens ont cru à un rêve, mais aujourd’hui ça devient une réalité. Djambala en un temps record est en train de se transformer, de se moderniser, c’est extraordinaire. Et cette municipalisation accélérée ne s’arrêtera pas seulement à Djambala, elle va à l’intérieur des districts. Quoi de plus beau lorsqu’on apporte la municipalisation accélérée chez vous ? Nous sommes les plus heureux que cela se passe dans les Plateaux, parce que tous les districts seront bénéficiaires de certains projets de cette municipalisation accélérée, et particulièrement les populations. C’est même un désenclavement lorsqu’on vous apporte la modernisation qui est l’un des thèmes du projet du chef de l’État, le Chemin d’avenir. Je remercie le président de la République pour cette grande vision en demandant aux Congolais de ne pas voir le développement du Congo à travers les prismes de Brazzaville ou de Pointe-Noire. C’est plutôt un développement harmonieux que le chef de l’État veut. Ceux de l’intérieur pensaient qu’on ne pouvait construire une maison à étages qu’à Brazzaville. Aujourd’hui, ils se rendent compte que c’était une erreur de penser de la sorte, car la municipalisation accélérée, qui est une réalité, a bien montré le contraire. Merci, monsieur le président de la République. En savoir plus sur le district de Lékana et sa communauté urbaine Situé dans le haut plateau, le district de Lékana est peuplé aujourd’hui de plus de 18 000 habitants. Au niveau de sa communauté urbaine, Lékana compte 5 000 habitants pour 2 045 hommes et 2 955 femmes. Le district de Lékana et sa communauté comptent vingt-deux villages, y compris la communauté urbaine qui elle-même compte quatre grands quartiers, que sont le quartier 1, Mfoa, avec 1 300 habitants ; le quartier 2, Ébongo, avec 1 300 habitants ; le quartier 3, Léfourou, avec 1 200 habitants ; et le quartier 4, Ikélé, avec 1 200 habitants. Sur le plan religieux, le district de Lékana est un district laïc dans lequel on retrouve plusieurs confessions religieuses. Il s’agit de l’Église catholique (qui est la mission mère sur le plan spirituel. C’est elle qui est à l’origine de la création de l’un des anciens quartiers de Lekana, le quartier 2, Ébongo. Partout où la mission catholique est passée, il y a un quartier qu’on appelle Ébongo, notamment à Makoua, à Boundji, Cuvette-Ouest). Outre l’Église catholique, il y a l’Église évangélique, l’Église universelle, Pentecôte, Christ-Roi, Chrisco, Feu de Dieu, l’association cultuelle Louzolo Amour. Sur le plan culturel, Lékana dispose de plus d’une dizaine de groupes folkloriques, le plus réputé reste le groupe Mantsiémé. Les jeunes gens animent aussi beaucoup de groupes folkloriques, tels que V12, Mougnégné, Sima (un groupe plus doux)… Sur le plan politique, Lékana abrite plusieurs partis, dont le Parti congolais du travail (PCT) qui est implanté sur toute l’étendue du territoire national. Il y a aussi le Parti social démocratique congolais (PSDC) ; l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) ; le Parti républicain libéral (PRL) ; le Club 2002 PUR. Au niveau des associations, il y a les associations Maman Gisèle (qui regroupe toutes les femmes du district) ; Ébongo Développement ; Mfoa Développement ; SOS Femmes de Lékana ; Mpama Développement. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : L'administrateur-maire de la communauté urbaine de Lékana, Marcellin Miénet. (© Adiac/B. Okokana)
Photo 2 : Le siège provisoire de la communauté urbaine de Lékana. (© Adiac/B. Okokana)
Photo 3 : La boucle de Lékana, route énergétique. (© Adiac/B. Okokana) |