Micro-entrepreneuriat : les délégués de six pays se sont concertés à KinshasaDimanche 2 Novembre 2014 - 12:37 Organisé du 27 au 30 octobre, le séminaire annuel du Réseau Entreprises et Développement (RED) regroupant l’Institut européen de coopération et de développement (IECD) et cinq associations issues du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la RDC, de Madagascar et du Congo-Brazzaville, s’est clôturé le jeudi dans la soirée par des recommandations fermes allant de la recherche d'un siège pour la plate-forme à l'extension du programme, voire l'introduction des nouvelles modules payantes au regard des résultats positifs recueillis auprès des bénéficaires. Cette rencontre annuelle organisée dans un des pays membres poursuit les mêmes objectifs précis. Sans être exhaustif, il s’agit de faire le point complet sur le Programme d’appui aux très petites entreprises (TPE). Au-delà, les membres de ce Réseau initié en 2011 en profitent pour un partage d’expérience, tant il existe des similitudes entre les pays du continent africain. Le programme vise à renforcer les petits entrepreneurs grâce à une méthodologie centrée sur la formation et l’accompagnement dans la durée des entrepreneurs. Pour faire face au coût de la mise en œuvre du programme, le Réseau peut compter sur l’intervention des bailleurs de fonds dont principalement l’Agence française de développement. L’IECD, initiateur du Réseau, est une ONG française dont les délégués sont venus tout droit de Paris pour participer à ce séminaire qui a pour vocation justement de mettre en œuvre le programme. La présidence du séminaire était d’ailleurs assurée par Thomas Behaghel, directeur du programme TPE à l’IECD. Il n’a pas manqué de rappeler les grandes étapes d’évolution du Réseau. Tour à tour, le Cameroun a mis en œuvre le programme dès 1998 pour répondre aux besoins des opérateurs de la construction. Et puis, en 2007, c’était au tour de la Côte d’Ivoire. Il y a eu ensuite le Liban en 2008, la Syrie en 2009, la RDC en 2010, les Terres palestiniennes en 2011, le Vietnam et le Madagascar en 2013, et le Congo-Brazzaville en 2014. La Syrie n'a jamais lancé ce programme.Sur le plan du chemin parcouru, il a rappelé l’adhésion massive de pays ces sept dernières années. Ces nouveaux membres ont mis en œuvre le programme. En moyenne, l’on compte chaque année plus de 18 centres et plus de 2000 bénéficiaires. Au fil des années, le Réseau a grandi en importance et bénéficie actuellement d’une reconnaissance croissante. Elle a bâti des partenariats solides avec l’AFD et des institutions de micro-finances. Les formations et offres de services du programme mettent l’accent sur l’accompagnement individuel et durable des petits entrepreneurs. Ces derniers ne contribuent qu’à hauteur de 10 % au coût réel de chaque formation pour renforcer leur engagement. Outre la formation de base en gestion, les centres assurent une formation pour Porteurs de projets et une autre pour Club des entrepreneurs avec des matières plus spécialisées. Entretemps, les résultats concrets sont enregistrés sur le terrain, notamment en termes d’augmentation de l’épargne, d’accès au crédit, de création d’emplois et de retour vers le formel par le paiement effectif des impôts. Le premier pays à appliquer le programme, en l’occurrence le Cameroun, compte plus de cinq centres et 4000 bénéficiaires. La Côte d’ivoire dispose de quatre centres et plus de 2000 bénéficiaires dont 44% de femmes. Quant à la RDC représentée aux travaux par RDC Entreprise Développement (RDCED) qui travaille dans les communes de Masina et de Matonge, son directeur des Opérations Junior Kalonji parle déjà d'un millier de bénéficiaires et des perspectives intéressantes avec l’ouverture prochaine d’un centre dans le Bas-Congo pour répondre à la demande locale. Laurent Essolomwa |