Migration: encore des corps de migrants ramassés sur une plage libyenneMercredi 28 Décembre 2016 - 17:11 Ailleurs, la mer rejette des sardines ou des cachalots désorientés, en Libye ce sont des cadavres de migrants. Les riverains d’une plage de l’ouest de Tripoli ont eu la surprise de découvrir 11 cadavres mardi. Ils ont aussitôt appelé le Croissant Rouge, l’organisation correspondant, dans les pays musulmans, à la Croix-Rouge. « Les équipes de la branche de Tripoli du Croissant rouge libyen ont récupéré mardi 11 cadavres rejetés par la mer » sur plusieurs plages autour de la capitale, a confirmé un volontaire de cette organisation à la presse. Les corps sont probablement ceux de migrants morts par noyade après le naufrage de leur embarcation. Comme pour tous les autres cadavres ramassés sur les plages de Libye au cours de ces derniers mois, il s’agit probablement de ceux qui tentaient de rejoindre le port italien de Lampedusa ou quel qu’autre port du sud-italien pour entrer en Europe. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), l’année 2016 a été la plus meurtrière pour les migrants : 5000 personnes, l’équivalent de la population d’une ville congolaise de moyenne dimension, ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée. Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, le nombre de morts élevé correspond à un changement de stratégie chez les passeurs et les trafiquants. Face au maillage dans la surveillance des Occidentaux en mer, ils ont décidé de ne mettre à l’eau que de plus petits bateaux, a priori peu détectables au radar. Et comme leur capacité est réduite, et qu’il faut « maximiser » les profits, de plus en plus d’embarcations quittent la Libye en même temps, toujours bondées. Leur détection, même quand elle est possible, rend les poursuites des navires de surveillance plus difficiles. Chaque année voit ainsi des milliers de migrants, africains en majorité, quitter les côtes libyennes pour les côtes italiennes, à seulement 300 km de traversée. Plus de 360.000 migrants ont bravé la mort en mer Méditerranéenne pour venir tenter leur chance en Italie cette année. Ils sont systématiquement renvoyés vers leurs pays d’origine ou condamnés à une vie de paria dans les rues de Rome ou de Milan. Mais paradoxalement, ce chiffre est en baisse par rapport à 2015 où une véritable déferlante s’était abattue sur l’Europe, au plus fort de la guerre en Syrie. Lucien Mpama Notification:Non |