Mode : Éric Kanga présente son carnet de voyage nippon à Fabien Obongo

Au pays du soleil levant, Éric Kanga, dit le créateur, a valablement représenté le Congo en compagnie de ses pairs de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes). Un voyage profitable à tout point de vue puisqu’il a permis à Éric Kanga non seulement de présenter la sape congolaise chez les Nippons mais aussi de profiter de l’expérience japonaise en la matière dont les noms des couturiers tels que Kenzo Takada, Issey Miyake, Kansal Yamamoto résonnent encore dans les esprits au Congo. «Après le concours de la sape organisé par les Japonais à Brazzaville, j’ai été plébiscité parmi les cinq lauréats qui devraient se rendre au Japon pour présenter la sape congolaise. Dans ce pays, nous avons présenté nos créations telles que les chemises, les pochettes en dents de scie.  On a aussi fait la diatance ( style de marche),  l’exhibition et le Nkelo (l’art de présenter ses vêtements avec un vocabulaire approprié), autant d’accessoires qui sont pris en compte dans la sape », a-t-il dit au directeur départemental des Arts et des Lettres de Pointe-Noire en présentant son rapport. Ce dernier n’a pas manqué de féliciter son hôte à qui il a demandé de continuer sur cette lancée afin de faire rayonner la sape qui fait partie du patrimoine national.

Le périple japonais a permis aussi à Éric Kanga et à ses collègues de visiter certaines villes de ce pays comme  Okinawa, Tokyo, Kamakura. Ils ont fait découvrir la culture vestimentaire congolaise à ces communautés qui ont accueilli avec joie et enthousiasme les ambassadeurs congolais à l’instar de Kansal Yamamoto, le grand styliste du pays, très étonné du talent des Congolais. «Au Congo, les gens ne font pas tellement attention à notre talent mais, au contact des Japonais, on a compris que notre culture vestimentaire est beaucoup appréciée à l’étranger. Grâce à ce brassage culturel, nous sommes persuadés que l’on va beaucoup évoluer les jours à venir en mettant sur le marché de nouvelles créations inspirées de l’art nippon comme les gilets, les chemises, les cravates, les nœuds papillons made in Congo », a poursuivi le sapeur.

Éric Kanga croit en la sape congolaise à qui il prédit un bel avenir. «Avant, on prenait les sapeurs pour des voyous, des laissés-pour-compte. Aujourd’hui, on est respecté et plus valorisé. Parmi nous, il y a des responsables, des cadres et des hommes valeureux comme Ahmed Yala, notre président qui est en train, grâce à son dynamisme de réveiller la Sape. Des nombreux projets de voyages à l’étranger sont en préparation tel ce voyage imminent à Paris pour dire et proclamer haut et fort que la Sape congolaise renaît et revit". Styliste-modéliste,  Éric Kanga contribue depuis quelque temps au rayonnement de la mode en général et de la sape en particulier. Il organise des défilés de mode, habille des personnalités et artistes de renom et initie des concours de la sape.

Technicien supérieur en gestion financière, Éric Kanga s’évertue pour propulser la haute couture congolaise qu’il met en évidence à travers ses boutiques à Brazzaville puis à Pointe-Noire. Plébiscité  meilleur sapeur de la compétition « Play-boy ya makasi », organisée le 18 septembre 2015 à Kintélé à Brazzaville en marge des onzièmes Jeux africains, Éric Kanga  s'est rendu à Dubai aux Émirats Arabes pour défendre la mode congolaise.