Monusco : Martin Kobler sur le départ

Lundi 7 Septembre 2015 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

C’est déjà le compte à rebours pour le patron de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) dont le mandat arrive à terme le 31 octobre prochain.

Après deux années passées en RDC où il a eu à assurer un rôle de premier plan dans la pacification du pays à travers les casques bleus qu’il a mis en contribution, notamment à l’Est où fulminent les groupes armés, Martin Kobler est obligé de passer le relai à un autre cadre onusien pour lui succéder. Avant la fin officielle de sa mission en RDC, il se rendra à New York au siège de l’ONU pour présenter son rapport relatif à la situation sécuritaire en RDC dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies. Avant d’être affecté ailleurs, il est astreint à ce devoir qui fait partie des usages.

De Martin Kobler, l’on retiendra son engagement à faire avancer la cause de la paix en RDC comme en témoignent ses incessants déplacements à l’est de la RDC de sorte à être plus proche des populations affectées et des victimes de diverses violences. L’homme s’est distingué par son travail de terrain qui lui a d’ailleurs valu l’estime des Congolais et c’est sous son égide que le projet de la création de la Brigade d’intervention spéciale de l’ONU a pu se matérialiser. Ces unités d’élite ont réussi, dans le cadre d’une action militaire conjointe avec les Fardc, à contrer la rebellion du M23 au Nord-Kivu en ayant recours à la force conformément au mandat offensif qui était le leur. En novembre 2013, le M23 a été vaincu, ce qui a redonné un éphémère soupçon de crédibilité aux casques bleus dans une région où leur image a été longtemps écornée du fait de l‘accumulation des cas de viol mis sur leur dos.

C’est avec un sentiment d’inachevé que Martin Koblër quitte la RDC toujours en proie à l’activisme des groupes armés (ils sont près d’une trentaine) à sévir dans la partie est. Entre-temps, les Bakata Katanga au nord Katanga et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) demeurent un souci constant pour le pays. Martin Kobler avait milité pour une reprise de la coopération militaire entre la Monusco et les Fardc dans les opérations contre les FDLR suspendues pour des raisons liées aux violations des droits de l’Homme dont se sont rendus coupables deux des généraux dans le commandement des bataillons chargés desdites opérations. Il va sans doute laisser le dossier en état sans qu’il n’ait obtenu gain de cause.   

Qui va le succéder ? Selon certaines indiscrétions, c’est son adjoint, l’américain David Gressly chargé des opérations à l’est de la RDC et de l’état de droit, qui pourrait d’office lui succéder. Notons que Martin Kobler est né en 1953 et qu’il a servi comme représentant spécial de la Mission d’assistance des Nations unies en Irak, avant de devenir représentant spécial adjoint à la Mission de l’ONU en Afghanistan, de 2010 à 2011. Il avait été nommé, en juin 2013, par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, comme son représentant en RDC.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Kobler en avant-plan

Notification: 

Non