Musique : Cloé du Trèfle et Maryse complices d’Hanoï à Kinshasa

Le centre culturel belge avait dressé un portrait impressionnant de Cloé du Trèfle, la curiosité de plusieurs mélomanes s’en était trouvée attisée. L’affiche était d’autant plus accrocheuse qu’elle donnait le ton des soirées musicales du Festival Basi na Mizik initié par Maryse Ngalula.

Le concert de Cloé, sa grande première dans le continent, s’est joué autour d’un répertoire inédit influencé par les échanges réalisés dans le festival. Lancé avec Cette valse qui n’en est pas vraiment une, extrait de l’album Sapristi, joué sur un fond de piano a surpris et ravi le public. Les vidéos dans le fond, le passage de Cloé de la guitare au piano et l’apport de l’électronique n’ont pas laissé indifférents les mélomanes. Et que la basse de Judith, les percussions de Huguette et la voix de Maryse s’invitent au show a ajouté sa part de beauté à l’ensemble.

Entre slam et chanson, les morceaux de Cloé dont les mots se captaient bien ont trouvé des âmes réceptives. La dynamique du spectacle pensé par Cloé et Maryse a fait son effet. La montée sur scène de Maryse et des deux Basi na Mizik Judith et Huguette après les trois premiers morceaux de Cloé dont Plus qu’une aurore et L’esquisse a rajouté du piquant à la scène. Le mutuashi ajusté à la musique de Cloé a plu aux oreilles, un assemblage inimaginable au départ qui n’a pas manqué de plaire. Que Maryse s’incruste dans le décor avec Sambay, Tuyayi et Zongela nga, un de ses nouveaux titres offert en exclusivité à ce concert ont définitivement emballé le public

Revenue sur la scène pour Si j’étais voleuse et Le Musée en compagnie de Judith (basse) et Huguette (percussions), Cloé s’est vue gratifiée d’applaudissements. Les slams L’amour et la folie ainsi que Mesdames messieurs rendus en solo ont été entendus religieusement alors que les nouvelles interventions des deux Basi na Mizik précitées dans Je pars et L’Air semble déjà différent ont vraisemblablement plu. Cloé ravie d’avoir pu s’attirer la sympathie du public a du reste repris Je pars le lendemain sur le podium du Palm beach invitée du show exclusif Basi na Mizik.

Festival Basi na Mizik

Inscrit dans la suite de l’agenda du Festival Basi na Mizik organisé du 3 au 10 mai, le spectacle offert la nuit du  9 mai au Palm beach a mis au devant de la scène des musiciennes talentueuses. Plus expertes dans le maniement des instruments et un peu moins dans les exercices vocaux qu’elles se sont imposés au travers d’interprétations de classiques de la rumba, elles ont le mérite d’oser la différence. Le grand Maïka Munan a épinglé le fait qu’elles « doivent encore travailler leurs interprétations », trouvant que « c’était déjà bien » insistant tout de même sur le fait qu’il faille « encore du travail » pour parvenir à des résultats meilleurs.

Le festival au féminin Basi na Mizik, une première que Maryse Ngalula a eu le privilège d’organiser avec le précieux concours de l’Institut français de Paris qui en a soutenu le volet formation a également bénéficié de partenariats locaux. Les centre culturels belge et français de Kinshasa, le Palm beach sont venus en appui à l’agence culturelle Akacia pour la tenue de cet événement qui entend mettre en avant les instrumentistes féminins. Directrice d’Akacia, Maryse entend contribuer à une plus grande émergence des talents féminins pour qui elle fait figure d’exemple.