Musique : « épouvantail », troisième opus digital de Lentail

Jeudi 17 Décembre 2015 - 18:45

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Sa sortie officielle a eu le lieu le 5 octobre 2015, l’album est en digital, il compte douze titres c’est un album pluridimentiel dans lequel  l’artiste éduque la masse, invite la jeunesse au travail et rend hommage à toutes les mères.  L’album  véhicule  également le message de paix et d’unité.    

La préparation de  cet opus «  épouvantail »  a duré quasiment une année, on y trouve des chansons comme : Afrika ; beno vumbuka,  lisapo ; muntu fwa ; maman ; la haine de l’amour ; etc.  Elles sont chantées en  français, en Kituba, en lingala.

 Lentail, de son vrai nom Bipoumba Arcy, est un artiste rappeur congolais, membre du groupe Bafuru  créé en 2011, basé à  Pointe Noire. Le rappeur congolais  vit à Brazzaville, il est diplômé en management  d’entreprise. L’artiste  a fait ses pas dans la musique hip pop  après  son obtention du baccalauréat en 2008. A son actif  il  a trois albums digital solo dont  le troisième est sorti le 5 octobre 2015. Il encourage par ailleurs le public  à  télécharger  gratuitement l’album  sur les sites : W3.haute culture.com ;  talondekin.

Le talentueux rappeur  tire ses inspirations du quotidien, du vécu. L’opus est une autoproduction de l’artiste et se trouve dans une  période promotionnelle.  Pour lui, la majorité des  rappeurs  congolais évoluent en autoproduction  « Nous n’avons pas de soutien quelconque. La musique  hip pop  au congo n’a pas encore trouvé sa place, même les opérateurs culturels ne  s’intéressent  pas à cette musique, ces derniers préfèrent faire venir  les artistes  d’ailleurs, je ne sais pas pour quelle raison ».

Lentail pense que   faire le rap ne nécessite  pas  forcément besoin d’aller dans une école de formation. Ceux qui sont nés avec ce talent il leur  suffit juste d’être encadrés. On scande les textes du vécu, le rap prend ses sources dans la rue,  c’est comme de la  poésie, il suffit de se lever et dire ce que tu ressens  et  dire ce que tu observes, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un encadrement nécessaire. Il y a des principes  à respecter.   « Si tu veux faire le rap tu dois  t’intéresser au fondement ».

Les artistes rencontrent souvent les difficultés à l’enregistrement en  studio. « Cela nous  demande beaucoup d’argent. Ce n’est pas facile  ».  L’artiste s’est  plaint du fait qu’ils n’ont pas des scènes d’expressions,  nous nous arrangeons  à faire vivre l’art, on n’a pas des scènes. Les décideurs du ministère de la Culture ne  prêtent  pas assez d’attention au  rap, or il s’avère que le rap est une musique à part entière, cette musique est comme les autres. « On aimerait qu’on nous offre des scènes comme  la rumba, le ndombolo ». Et de poursuivre

« Nous profitons  du cadre de l’Institut Français du Congo pour prester,  si ce n’est pas ce cadre où allons-nous prester alors. Si l’Etat congolais va penser à nous construire des salles  de spectacles ça serait une bonne chose ».

L’artiste demande au ministère de la Culture et à tous les décideurs, le gouvernement en général de pouvoir aussi  prêter leur  attention  à la culture notamment  à la culture urbaine qui est  en pleine  naissance dans notre pays et nous offrir des infrastructures qu’ils  nous font pour l’émergence de cette culture. Partout dans le monde, le rap est une culture  messagère, pleine  valeur que les gens ne stigmatisent pas du fait qu’il soit né dans la rue, ils le considèrent comme un art des voyous  car,  dit-il  ils se trompent énormément, il ya des diplômés qui  le pratiquent  par passion.

Il a lancé un appel de soutien en matériel au ministère de la Culture, en  construisant  des salles de spectacles accèssibles à tout le monde, cela  participera  à l’émancipation de la culture urbaine et  de l’ hip pop en général.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo : la maquette de l’album épouvantail

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