Musique : la rumba préserve ses lettres de noblesse avec Ferre Gola

Mardi 27 Juin 2023 - 11:35

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Plutôt enchanteur, la performance vocale du « Padre » voguant à travers les tubes des grands noms de la musique du pays au point d’être tenu pour « le défenseur et le protecteur indiscutable de la rumba congolaise » par Alain Mabanckou, à la suite du fameux concert du 24 juin. Un hommage musical au goût des mélomanes.

1  : Ferre Gola à son entrée sur le podium du Stade des Martyrs /DRFerre Gola a fait en sorte d’être dans la norme et même d’offrir au-delà des attentes. C’est un public comblé, mais d’abord touché par la délicatesse de l’artiste qui a tenu parole, le début du concert ayant été annoncé pour 17h00. Il a su ainsi respecter le nombreux public présent au stade des Martyrs. Mais il n’est pas d’abord question de plein. Quand il fait son entrée sur la scène, il est à quelques minutes près du moment convenue et donc bien à l’heure. C’est à la manière dont il veut être perçu qu’il apparaît au son de Royaume kunga (Kingdom) et c’est déjà la liesse générale. Sa poigne, c’est sa voix qu’il hisse comme un étendard comme s’il était au pied de guerre.

C’est toujours de sa voix forte aux belles nuances que Ferre s’engage dans la voie des grands de la musique congolaise à qui il choisit de rendre un bien vibrant hommage. Le public confiant en cette voix qu’il aime et apprécie sans calcul se laisse emporter dans le temps. C’est un retour aux sources de la rumba que l’on écoute avec beaucoup de délectation. Tous ces airs offerts avec mesure qui ramènent aux jeunes esprits le talent de Grand Kallé rappellent combien il est bon d’écouter Rochereau et Franco. La traversée musicale se fait selon les époques, les générations et les univers multiples de cette rumba dont les Congolais sont si fiers. Impossible d’imaginer ce cocktail savoureux sans Papa Wemba, King Kester, Reddy Amisi, Madilu et Pépé Kallé. Quitte à ramener les plus jeunes dans un contexte sonore plus proche, il y a Wenge Musica, Zaiko Langa-Langa, Mbilia Bel et la regrettée Tshala Mwana que l’on pleure encore, d’ailleurs.

Pour mieux ressortir le souvenir imprimé dans son cœur, le tour de chant du Padre s’accompagne des visages devenus si symboliques de ceux qu’il interprète avec déférence. Deux écrans géants abreuvent le public de ses images qui coulent au rythme des chansons, en retour ce sont les applaudissements qui pleuvent. Personne ne se montre avare, la star gratifie les mélomanes de son talent et celui-ci lui rend son admiration, applaudissant sans retenue cette performance vocale irrésistible qui le rend comme fou. 2  : Ferre Gola et Kimani en plein show au Stade des Martyrs /DR

Le répertoire personnel de Ferre reçoit un accueil des plus vifs. Le chanteur s’est lâché et sa dextérité vocale légendaire n’est que plus séduisante. Qu’il s’agisse de Regarde-moi, Liberté, Marathon, Carte rose, etc., les fans ne se lassent pas de l’entendre. Les hôtes de marque de Ferre lui font tout aussi honneur, plus spécialement Victoria Kimani dont la robe transparente à la fente interminable fait encore le buzz plus de quarante-huit heures après le show. Ce qui du reste a porté le chroniqueur Didi Mitoveli à commenter : « On ne saura jamais si c’est la performance vocale de l’invitée ou sa robe avec fente d’où s’échappe un quartier de cuisse qui a le plus séduit le public ! ». L’interprétation de Tucheze avec la belle Kényane ne laisse personne indifférent.

Depuis ce show qu’Alain Mabanckou qualifie de « réussite totale », les comparaisons avec celui de Fally ne s’arrêtent pas. Les fans ont établi une sorte de tableau comparatif qui, évidemment, pris dans son ensemble, donne Ferre Gola pour le meilleur des deux.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1-Ferre Gola à son entrée sur le podium du stade des Martyrs /DR 2-Ferre Gola et Kimani en plein show au stade des Martyrs /DR

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