Musique : Moe Hangua entend révolutionner le reggaeMercredi 15 Mars 2023 - 17:12 Le reggae man ponténégrin est à l’origine d’un nouveau genre de reggae, une fusion des rythmes reggae avec les rythmes traditionnels kongo qu’il a baptisée « Reggae Kongo» et qui remporte déjà un franc succès. Longues dreadlocks souvent cachées sous un gros bonnet, allures sereines et rassurantes, Moe Hangua (la création) est un artiste qui fait déjà du chemin et se démarque par ses compositions et sa musique reggae aux couleurs congolaises et africaines. «Je veux révolutionner le reggae, apporter ma contribution dans le monde du rythme reggae. J’ai fusionné nos rythmes kongo-vili aux rythmes reggae pour créer un genre que j’ai intitulé "Reggae kongo", kongo du royaume Kongo Dia Ntotila», précise-t-il. Le reggaeman ponténégrin chante en plusieurs langues, particulièrement en vili, sa langue maternelle, dans laquelle il trouve plus d’inspiration et qu’il veut valoriser. L’artiste fait usage de plusieurs instruments de musique traditionnels du pays. Ses chansons véhiculent des messages de paix, d’amour, d’unité, de changement positif. Dans son répertoire figurent des chansons comme "Si i Sinda" (le pays s’enfonce), un appel à tout faire pour aboutir à la victoire de l’Afrique ; "Bena kongo" (peuple kongo), dans laquelle il clame un retour à l’authenticité ; "U’sashe", rituel vili kongo de délivrance par l’invocation des ancêtres et des esprits ; "Sakle buada" (ingratitude); "Kombule" (balayer), un appel à un changement de mentalités pour un épanouissement nouveau. Il y a aussi la chanson "Guerre des religions" à travers laquelle il dénonce ce fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Jah (Dieu) nous a tout donné. Que cette guerre prenne fin, qu’on se respecte et qu’on puisse abolir l’amitié de l’huile et l’eau, l’huile qui reste toujours en haut et l’eau en bas, l’huile qui veut toujours rester au-dessus de l’eau», explique Moe Hangua. L’artiste œuvre pour une reconnaissance des valeurs traditionnelles afin de prendre un nouveau départ. Il entend conduire, à travers le reggae-kongo, à un retour à l’authenticité qu’il défend avec ferveur. Une authenticité que la jeunesse doit aussi rechercher et s’en approprier : «La jeunesse d’aujourd’hui a oublié le passé alors que le passé prépare le présent et le présent le futur. On ne peut ramener le peuple à connaître le présent sans connaître le passé. Si tu te souviens de tes ancêtres, eux aussi se souviendront de toi. Si tu les oublies, eux aussi t’oublieront. Il faut un changement total », soutient-il. Moe Hangua a été très applaudi et encouragé lors de son concert livré le 22 janvier dernier à l’espace culturel Yaro, où il a s’est produit avec son groupe Tivel. Donnant ainsi l’occasion au public venu nombreux de découvrir son reggae-kongo qui, d’ailleurs, remporte déjà un franc succès. Le public est non seulement impressionné et intéressé mais apprécie aussi l’initiative de l’artiste de donner des sonorités congolaises et africaines au reggae et de faire un reggae particulier. Par ailleurs, il y a quelque temps, Moe Hangua a enregistré un single avec son groupe. Constituée de cinq titres, l’œuvre intitulée "Mbikululu" (la prophétie) tarde à être sur le marché du disque faute de producteur. D’où l’appel de l’artiste : «J’ai fait des enregistrements en live avec mes propres moyens. Maintenant, nous avons besoin d’un soutien, d’un producteur pour pouvoir mettre l’œuvre sur le marché. Ceux qui veulent nous soutenir peuvent nous contacter. Nous sommes de la communauté rasta de Lemba, dans l’arrondissement 4, Mongo Mpoukou, non loin de l’ancien péage». Lucie Prisca Condhet N’Zinga Légendes et crédits photo :-L'artiste Moe Hangua Notification:Non |