Nigéria : près d’une cinquantaine de lycéens massacrés par Boko Haram

Les élèves du lycée public (notamment des garçons) ont été massacrés par un kamikaze déguisé en uniforme de lycéen  alors qu’ils étaient regroupés dans la cour de leur établissement. Le tueur a déclenché sa ceinture explosive, tuant environ 46 lycéens et blessant 79 autres.

Ce nouvel attentat qui a visé l’établissement scolaire, est l’un des pires attribués aux islamistes de Boko Haram. Les survivants ont décrit une cour de l’établissement ressemblant à un champ de bataille, jonchée de livres, de chaussures, de sacs maculés de sang, au milieu de corps déchiquetés.

Jusqu’alors le groupe islamiste n’a pas encore revendiqué cet attentat qui a visé les lycéens. Mais d’ores et déjà, le groupe terroriste est mis en cause. Le groupe mène depuis 2009 de nombreuses opérations contre des établissements scolaires publics de l’extrême nord-Est du Nigeria, les accusant de transmettent un savoir occidentalisé.

Le Chef de l’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, a dans un communiqué, condamné « ce meurtre odieux », promettant comme toujours que son administration mettra la main sur les coupables.

Après les enlèvements, les attentats, la prise des villes au Nigeria, Boko Haram, s'empare de Malam Fatori, une ville proche du Niger. La menace islamique est réelle sur la région. « Les Boko Haram ont attaqué Kerawa lundi 10 novembre, vers quatre heures. Jusqu'à dix heures, il y avait encore des échanges de tirs avec les militaires camerounais », a indiqué un responsable de la  police camerounaise.

La ville de Kerawa est située en face d'une localité contrôlée par Boko Haram, les monts Mandara, laquelle sert de refuge aux combattants islamistes. « Les islamistes bombardent notre ville depuis les montagnes, de l'autre côté de la frontière », a précisé un agent de la  police locale. Il faut dire depuis plusieurs mois, les islamistes ont intensifié leurs incursions armées au Cameroun voisin, amenant le gouvernement de ce pays à déployer des renforts dans l'extrême-nord.

En avril dernier, la secte islamique a enlevé 219 lycéennes. Dans une vidéo publiée récemment par Boko Haram, Abubakar Shekau, le leader du groupe a déclaré que les 219 lycéennes enlevées à Chibok ont toutes été converties à l’islam et mariées.

Un rapport de Human Rights Watch rapporte par ailleurs que le groupe terroriste détient plus de 500 femmes et jeunes filles. Malgré les multiples appels lancés à l’endroit de la secte à libérer tous les otages, les violences n’ont pas cessé depuis et, de nouveaux enlèvements ont été signalés. En cinq ans, les violences ont déjà fait 10.000 morts dans le nord-Est du Nigeria, épicentre de l’insurrection islamiste.