Nord-Kivu : affrontements autour de Beni entre les Fardc et les ADF

Mercredi 5 Novembre 2014 - 18:45

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Entre-temps, deux-cents personnes ont été arrêtées hier dans cette partie du pays après les massacres ayant fait une centaine de morts en octobre

La situation demeure toujours tendue à Beni au Nord-Kivu après le départ du chef de l’Etat Joseph Kabila qui venait d’y séjourner il y a quelques jours. Déjà, quelques heures après son départ, les habitants de Beni ont de nouveau été visités dans la nuit du samedi 1er novembre par la horde de rebelles ougandais de l’ADF qui ont tué onze personnes. De quoi révolter une population qui ne sait plus à quel Saint se vouer étant entendu que les menaces qui leur ont été proférées par le chef de l’Etat lors de sa visite à Beni ne semblent pas les émouvoir. Cette dernière attaque est décryptée comme une provocation de la part des rebelles qui, visiblement, ne sont pas prêts à quitter le territoire national pour retourner en Ouganda.

Entre-temps, la guerre continue de faire rage depuis plusieurs jours à Munzambay, Mayangose et Tubameme, des localités environnantes de Beni. Les combats opposent depuis lundi 3 novembre les Fardc aux rebelles ougandais de l’ADF jusqu’à l’intérieur du parc de Virunga. Aucune source militaire ne s’est pas encore clairement prononcée sur cette situation pourtant confirmée par le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku.  Toutefois, à en croire un responsable de la société civile de ce territoire cité par l’AFP, le bilan provisoire des affrontements fait état jusqu’hier mercredi de trois morts parmi les Fardc, dont un officier et deux morts parmi les assaillants.

Une chose est certaine, c’est que les Fardc se situent en droite ligne de l’option prise par le chef de l’État, celle de « vaincre » les ADF et les bouter hors du territoire national. Dans la foulée, l’on annonce l’arrestation ce mercredi 5 novembre à Beni de deux-cents suspects dont des membres du groupe armé ADF. Cette série d’arrestations résultent d’une stratégie opérationnelle mise en place par la police de la Monusco en synergie avec la police nationale congolaise pour lutter efficacement contre l'insécurité à Beni.

Rappelons que du 2 octobre au 2 novembre, les massacres successifs des ADF dans différentes localités du territoire de Beni ont coûté la vie à environ cent-vingt personnes et poussé des milliers de familles à abandonner leurs habitations à la recherche d’un refuge.

Hostiles au président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, les ADF occupent l’est de la RDC depuis 1995. Outre les tueries, ils s’y adonnent à des activités aussi diverses et variées qu’illégales comme le trafic de bois ou encore les enrôlements forcés et les pillages.      

        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une avenue à Beni, au Nord-Kivu