Opération Mbata ya Bakolo : 17 agents rayés des effectifs permanents de la police nationale

Lundi 21 Avril 2014 - 13:15

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Pour avoir été auteurs de pratiques négatives préjudiciables à l'honneur de la police et n'avoir pas respecté les règles d’éthique et la déontologie de leur métier pendant le déroulement de l’opération Mbata ya Bakolo, lancée le 4 avril à Brazzaville, 17 agents ont été radiés des effectifs permanents de la police nationale. L’échantillon de six personnes a été présenté au public, le 18 avril, lors de la cérémonie de port de galons et d’insignes, organisée à l’endroit des agents inscrits au tableau d’avancement du deuxième trimestre

Ces agents, qui se sont vu retirer leurs galons en public, ont été réprimandés pour plusieurs faits et manquement graves, portant atteinte à l’honneur et à la discipline de la corporation, notamment des actes de vol, de viol de jeunes filles mineures en garde à vue dans des postes de police, l’extorsion et le pillage de biens de citoyens. « Quelle qualification donner  à ces actes ? Car les images portant atteinte aux bonnes mœurs et illustrant les traitements dégradants et inhumains de certaines personnes ont été publiés sur internet. C’est une atteinte grave », a déploré le directeur générale de la police.

En effet, c’est par décisions n°00417, 0629 et 0630 portant cassation et rétrogradation que les 17 sous-officiers ont été cassés de leurs grades respectifs et radiés des effectifs de la police nationale pour faute contre l’honneur et l’autorité morale de la police. Parmi lesquels le brigadier-chef Ékouélé Thédy-Franck et les brigadiers Mangou Prosper, NGuyo Atipo Rech, Tsoumou Fred Chancelvi, Amandayini Charles, Oboumadza Jules-Gaston, Élenga Ibara Carmel, Ibata Charles, Ahouba Rock et d’autres.

Selon la direction générale de la police, dans la liste de ceux qui ont commis les infractions de viol et de vol de biens d’autrui pendant l’opération Mbata Ya Bakolo, huit des auteurs auraient déjà été présentés au procureur de la République pour être entendus.

Rappelant les principes de leur métier à ces agents qui, avant d’être radiés avaient écopés de vingt-cinq jours d’arrêt de rigueur, le directeur général de la police a déclaré : « C’est au bout de l’effort qu’il y a récompense. La carrière d’un vrai policier se caractérise par des efforts soutenus dans le travail et la discipline. Ces valeurs constituent le fondement du serment que chacun de nous a prêté en choisissant le métier des armes. Cependant, la police qui sait récompenser ces agents aux mérites sait également punir ceux qui la déshonorent et foulent au pied ses règles déontologiques. C’est pourquoi certains viennent d’être punis. »

Justifiant en outre les raisons qui ont motivé la prise de cette décision, le directeur de la police nationale a souligné qu’elle épousait le principe selon lequel « quand il s’agit de l’honneur de notre corps d’élite qui est le bras séculier de l’État ou quand il y a entrave grave à la discipline qui fait la force des armées, la police sévit avec vigueur et rigueur ». Car, il y a des règles de comportement et des principes sacrés que tout policier a l’obligation d’observer scrupuleusement. D'autant plus que le commandement de la police le rappelle toujours à son personnel. « Les agents de la force publique doivent avoir une haute idée de leur métier qui est très difficile et contraignant. On ne peut pas s’y engager sans avoir une haute idée de ce métier, et c’est aussi à travers l’éducation et la connaissance des lois et règlement de ce métier que ces agents empêcheront tous les errements et dérapages », a-t-il encore ajouté en s’appuyant sur les phrases dites par le chef de l’État au cours du réveillon d’armes 2013.

Par ailleurs, pour le commandement de la police, cette sanction devrait servir de leçon à tout le personnel de police. Car, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation avait déjà mis en garde le personnel de police au sujet des dérives qui menacent la corporation. « C’est pour respecter à la lettre ces instructions et principes régissant la police que le commandement a décidé de prononcer les sanctions sévères à l’endroit des 17 agents. Cela permettra d’assainir les rangs de la corporation avec le concours du ministère et de la population vigilante qui doit désormais dénoncer tous  les policier véreux qui se sont trompés de métier », a conclu, le  directeur général de la police avant d’annoncer « qu’il y a deux jours que le commissariat central du Beach de Brazzaville venait d’être fermé pour insuffisance de résultats et mauvais comportements constatés dans l’ensemble du personnel. »

112 agents de la police nationale promus au grade supérieur

Pour honorer certains de ses agents, notamment les plus méritants, la direction générale de la police, au titre du deuxième trimestre, a élevé au grade supérieur 112 agents. Ces officiers  de la police nationale ont été nommés par décret  2014/158 du 10 avril 2014. « Officiers et sous-officiers, au nom du commandement de la police, je vous félicite.  Nous pensons que vous serez à la hauteur des devoirs liés à vos nouveaux grades et capables d’assumer avec la grandeur et la rigueur nécessaires les exigences de notre métier », a signifié, Jean-François Dengué, directeur général de la police nationale, rappelant aux heureux promus inscrits au tableau du deuxième trimestre qu’une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de leurs tête. « Tous ceux qui déshonoreront l’autorité morale de la corporation seront retirés du tableau d’avancement », a conclu Jean-François Dengué.

Cette cérémonie de port d’insignes et de grades s’est déroulée en présence des représentants du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, du directeur général de la police, du conseiller à l’ordre public, de membres du conseil de commandement de la police nationale et du  directeur départemental de la police de Brazzaville.

Rock Ngassakys