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Où sont des historiens pour des encyclopédies des repères nationaux ?Samedi 23 Janvier 2016 - 17:51 Étant entendu que l’Histoire est une matière transdisciplinaire qui visite les faits, personnalités et dates marquants se rapportant à la vie d’une nation dans tous les domaines selon des époques historiques précises, il est donc pour nous important d’interpeller des historiens sur ces questions-là. Ainsi pour éviter de naviguer à vue, nous situons nos lecteurs sur la signification que nous avons donnée au concept de « repères historiques nationaux ». Ce sont à la fois les dates importantes qui structurent l’histoire du pays, les personnalités qui ont excellé dans leur domaine d’activité, les monuments et sites touristiques d’une certaine valeur nationale qui ont marqué une ou des époques de l’historicité du pays mais, hélas, sont peu connus par certains compatriotes par manque de vulgarisation à travers des encyclopédies bien fournies et bien détaillées. Disons-le sans hésitations, c’est le travail de l’historien. Tenez ! Choisissez au hasard un échantillon des Congolais dans lequel on y trouve des élèves, des étudiants, des analphabètes, des intellectuels de tout bord et posez leur les cinq questions suivantes : «Pourquoi les localités Bétou, Madingo-Kayes, Kellé, Makoua, Mvouti, Ouesso portent ces noms-là ?», «Où était construite la première maison de Brazzaville ? », «Que nous rappelle le quinquennat 1982-1986 ? », « Quels sont les trois premiers partis politiques au Congo d’avant l’indépendance et quels ont été leurs leaders ? », « Quelle a été la première femme congolaise ministre et en quelle année ? ». Ces cinq questions sont bien des repères historiques nationaux, mais quelque peu méconnus par bon nombre de compatriotes par manque de supports documentaires écrits vulgarisés, autrement dit des encyclopédies des repères historiques nationaux. Ces encyclopédies des repères historiques ne sont pas à comparer avec quelques rares mémoires de licence ou de maîtrise disparates de certains étudiants, elles devraient plutôt être des riches références des repères historiques très diversifiées. La méconnaissance de ces repères historiques, nous l’avions constaté lors de la célébration de la date du 28 novembre 1958, celle relative à la Proclamation de la République du Congo et celle du 10 juin 1991 relative au lavement des mains, où un enfant curieux du primaire demandait à sa maman, pourquoi ces journées étaient fériées, et la maman de répondre : « Je ne connais pas ». En plus du fait que ces repères devraient être contenus dans des recueils spécifiques selon les domaines de connaissance pour être insérés même dans des programmes scolaires, ces encyclopédies des repères historiques devraient être vulgarisées même en langues nationales ou provinciales afin que ces choses soient connues de tous, même du paysan ou de l’analphabète, car elles ne devraient pas être que l’apanage de ceux qui ont été à l’école. Oui, cette génération dite de l’écriture n’a jamais arrêté de dire que c’est par le manque de l’écriture que certains repères historiques importants des contrées se sont évaporés et n’ont laissé aucune trace. Alors aujourd’hui, l’écriture est là, et les historiens associés d’autres spécialistes peuvent nous produire des repères historiques nationaux. Tenez ! Un jeune téké parlerait de façon superficielle de « Youlou Nkwi » qui fut un homme exceptionnel dans cette contrée-là, mais aucun document ne parle de lui. De la même manière, un jeune de Makoua n’aurait qu’une idée superficielle de « Egnimba-ni-Ndza », alors qu’il fut aussi un homme historique référentiel de la contrée, mais aucun document historique n’en parle. Loin de nous l’idée d’accuser les historiens, à travers cette humeur, nous souhaitons voir fixer dans des encyclopédies historiques des faits et repères nationaux importants qui sont parfois méconnus par la population, car si rien de semblable n’est fait, certains repères historiques importants finiront par s’envoler comme toujours.
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |