Ouesso 2015 - Emmanuel Akouélakoum : « Nous rêvons que la municipalisation de la Sangha soit une réussite »

Jeudi 13 Août 2015 - 14:12

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Pour le président du conseil départemental de la Sangha, une réussite de la municipalisation accélérée sera le motif d’une joie totale des populations. Ce sentiment peut se comprendre au regard des incertitudes liées à la conjoncture financière morose de l’Etat congolais.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Dans quelques jours vont se célébrer ici à Ouesso, les festivités du 55e anniversaire de l’indépendance du Congo, comment au niveau du conseil vous vous préparez pour ces festivités couplées à la municipalisation accélérée ?

Emmanuel Akouélakoum (EA) : Vous constaterez avec moi que nous sommes dans la joie, que la municipalisation qui est une activité gouvernementale permet d’améliorer les conditions de vie des populations. Le conseil départemental de la Sangha a pour rôle de créer les conditions de développement de proximité. Donc nous constituons désormais un levier pour le développement local, c’est notre préoccupation. Et imaginer aujourd’hui que la municipalisation dans la Sangha soit une réussite comme ailleurs, cela fait la joie totale des populations.

LDB : Pour le cas précis de Ouesso, quels sont les projets phares, susceptibles de propulser le développement local et le bien-être des populations ?

E A : Prenons d’abord la route, il n’y a pas de développement sans routes. Nous avons aujourd’hui quelques infrastructures routières qui sont accessibles au chef-lieu du département : Ouesso-Makoua ; Ouesso-Sembé-Souanké et quelques voies secondaires qui permettent facilement l’évacuation des produits alimentaires en direction du chef-lieu du département. C’est déjà un projet important. Vous avez évidemment des voiries qui comme vous voyez se font dans de très bonnes conditions. Aujourd’hui, nous avons atteint des proportions de satisfaction importantes après les premières réalisations de travaux de bitumage dans la ville.

LDB : Je présume qu’au niveau du conseil vous avez votre programme à vous pour le développement du département. Est-ce que tous les projets qui s’exécutent se font conformément à votre vision ?

EA : Oui, au conseil nous avons le fonds de développement local que nous gérons de concert avec les UFA (Unités forestières d’aménagement ?). Nous avons un programme 2014-2019 qui intègre un certain nombre de facteurs relevant du programme général de la municipalisation accélérée. Cela veut dire que notre programme est déjà utilement entamé. Nous procéderons par un différentiel, en regardant ce qui est déjà fait par la municipalisation et ce qui reste à faire le conseil va s’y atteler. Depuis un certain temps notre pays connaît quelques difficultés liées à la chute du prix du baril qui a porté un coup dur aux conseils départementaux. Deuxième chose, l’Etat est quelque peu asphyxié parce que menant de front deux municipalisations accélérées, dans la Sangha et dans la Bouenza, y compris les 11e Jeux africains de Brazzaville. Tous ces facteurs ont créé une baisse d’activités au niveau des conseils, mais nous pensons que d’ici là il y aura une lueur d’espoir et nous allons continuer.

LDB : Avez-vous pour cela des soucis particuliers concernant l’achèvement des travaux qui ont été initiés ou lancés au niveau du département ?

EA : Non ! Nous savons que c’est la volonté qui compte. Comme la volonté y est cela finira. Nous ne pouvons pas avoir des problèmes, non, c’est vrai nous avons des soucis parce que la population aimerait voir dès qu’on commence on finit. Mais, indépendamment de notre volonté, indépendamment de la volonté de l’Etat, nous sommes obligés de faire comprendre à la population que nos projets arriveront à terme.

LDB : L’un des projets doit être le siège du conseil départemental, et le niveau d’exécution des travaux ?

EA : Justement, je viens d’énumérer un certain nombre de facteurs qui peuvent générer le doute chez certains, mais pour nous il n’y a aucun doute. Nous avons ici 45 kilomètres de voiries qui doivent être réalisées, mais nous sommes déjà très avancés (39 km réalisés). Maintenant, les bâtiments publics, les habitations, les ouvrages nous allons les construire parce qu’il y a des appels d’offre ça et là et nous pensons que nous allons nous mettre à l’œuvre. Le siège du conseil sera construit ici même, mais les travaux n’ont pas encore démarré, nous sommes en train de surveiller les opérateurs économiques, quel que soit le choix de Brazzaville, ceux qui ne seront pas capables de se mouvoir dans le sens de bien faire seront arrêtés.

LDB : La Sangha a-t-elle pris des dispositions pour bien suivre l’exécution de tous les travaux ?

EA : Justement, la Sangha a pris la décision de ne pas associer ses fils à l’exécution des marchés de la municipalisation accélérée. En contrepartie nous serons sévères dans le suivi. Ici, il y a du ciment et autres matériaux sur place. La municipalisation de la Sangha est facilitée par son environnement, le fer le sable, la pierre, tout est là. Et si nous avons des difficultés à Brazzaville, on s’approvisionne au Cameroun. Notre vœu est aussi de voir les travaux profiter à la jeunesse de la Sangha, en termes de main d’œuvre. Nous ne refusons pas le mixage, mais la municipalisation ici doit aider à régler le problème d’emplois. Car, si tous les ouvriers viennent de Brazzaville que deviendront les jeunes d’ici ?

LDB : Mr le Président, au-delà de tout, vos populations ont des préoccupations particulières liées à l’eau et l’électricité qui ne sont pas bien fournies actuellement ?

EA ; Vous savez, l’énergie c’est le socle du développement dans tous les pays du monde, nous ne pouvons pas organiser une grande affaire telle la fête de l’indépendance et envisager le développer du département sans avoir une base d’électricité. Nous avons l’usine en construction à Liouesso qui finira d’ici peu et la Sangha sera indépendante dans ce domaine. Dans les jours à venir, le site de Cholet qui aura 623 Mgw, à cheval entre le Congo et le Cameroun, sera en construction. Ce barrage va couvrir les besoins de toute la partie septentrionale.

LDB : Nous constatons que vous êtes très optimiste sur l’avenir de Ouesso et de la Sangha ; avez-vous un message particulier à quelques jours des festivités du 15 août ?

EA : Le message est simple. Premièrement, la municipalisation doit avoir lieu à Ouesso dans la paix et la quiétude. Deuxièmement, les opérateurs économiques n’ayant pas les compétences requises ne doivent pas s’hasarder à prendre des marchés parce que nous n’allons pas tolérer ... La ville de Ouesso est là, il n’y a pas encore l’apport de l’État, la plupart des maisons que vous voyez sur le littoral appartiennent aux privés. Quand la municipalisation elle-même va commencer, je crois que les gens auront une autre définition à donner à cette ville.

Thierry Noungou et Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Akouelakoum, président du conseil départemental de la Sangha

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