Ouverture de la première conférence ministérielle Italie-AfriqueMercredi 18 Mai 2016 - 19:00 Pendant deux jours, à Rome, la coopération entre l’Italie et l’Afrique sera au centre des débats. Les ministres de 50 pays africains sont présents. Les destins de l’Afrique et de l’Italie sont plus que jamais liés : à la tribune de la Farnesina, l’imposant ministère italien des Affaires étrangères en bordure de Rome, tous les orateurs ont parlé de proximité. Une proximité géographique, vu que l’Italie est l’un des pays européens le plus proche de l’Afrique. Une proximité historique qui a longtemps vu les Romains d’antan s’installer et coloniser une partie de l’Afrique du Nord et, plus tard, les Italiens s’installer en Libye, en Ethiopie-Erythrée et en Somalie. Une proximité économique aussi : la Méditerranée, la mare nostrum, a toujours été le point de passage de larges flux commerciaux vers l’Afrique. Ces caractéristiques, a souligné le président italien, Sergio Mattarella, n’en rendent que plus pressant le besoin de raffermissement des liens au moment où le monde est confronté à la globalisation. Et qu’un des phénomènes qui en découlent est une grande mobilité des personnes et des biens, avec leurs corolaires plus ou moins voulus : les migrations de masse ou le terrorisme planétaire. « De par sa condition géographique, son histoire et sa culture, l’Italie est un pont entre l’Afrique et l’Europe. C’est un pont libre de tous les préjugés, respectueux de la spécificité des interlocuteurs et prêt au face-à-face pragmatique et ouvert », a souligné le président italien. L’Italie n’oublie pas ces particularités et n’entend pas le faire. Elle se les rappelle en se tenant au côté de ce continent voisin au travers de la multitude des projets qu’elle mène, sur fonds gouvernementaux ou associatifs, « à travers un réseau serré de volontaires, caractéristique importante de l’Italie et de son peuple », a-t-il ajouté. Il a soutenu que les ambitions de son pays en matière de développement durable rencontraient harmonieusement la vision des Nations unies et de l’Union africaine en la matière. « L’instruction, la formation, l’acquisition et la valorisation des compétences par la population, à commencer par la population féminine, dont le potentiel ne s’est pas encore largement exprimé, et par les jeunes, constituent les objectifs vers lesquels nous pouvons et devons tendre ensemble dans la recherche commune d’un développement durable et inclusif ». Il a cité en exemple l’Exposition universelle de Milan qui, de mai à octobre 2015 dans la capitale économique italienne, a montré au monde les solutions pragmatiques pour lutter contre la faim, l’Afrique y ayant été représentée en force. C’est ensemble avec l’Afrique que l’Italie entend lutter contre les défis du moment qui sont, bien entendu, dans la croissance économique mais aussi dans l’anéantissement de la menace de plus en plus ouverte du terrorisme. Le mouvement de l’Etat islamique a pris pied en Libye, à 300 kilomètres de l’Italie. Une telle réalité oblige à ne plus regarder son nombril ou à détourner son regard. L’Italie veut faire de l’Afrique sa première zone de référence, a dit le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni : car « l’Afrique est tout, sauf un continent perdu », a-t-il soutenu. Devant la presse, la patron de la diplomatie italienne a expliqué la vision italienne de la coopération internationale de son pays: « rendre toujours plus cohérente notre politique extérieure avec notre histoire et notre géographie ». Pour cela, « rien de doit être laissé au hasard », ainsi que l’ont démontré les deux premières visites à l’étranger du président Mattarella et du premier ministre Matteo Renzi qui ont été réservées à l’Afrique. « Les défis du moment, nous entendons les relever ensemble », a insisté M. Gentiloni. Il y a deux jours, il était à Vienne, en Autriche, pour discuter de l’avenir de la Libye. Lucien Mpama Notification:Non |