Patrimoine culturel de l’humanité : les incontournables du calendrier de la rumba à instituer

Lundi 29 Mai 2023 - 16:15

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Un bon chapelet d’événements est progressivement mis en œuvre par le ministère de la Culture, Arts et Patrimoine (CAP) de la République démocratique du Congo (RDC), en connivence avec des artistes de tous bords.

Devançant le calendrier qui a consacré les mois de mai et juin 2023 à la célébration de « la rumba dans les onze arts », le Collectif RDC Terre d’artistes avait tenu, du 24 juin au 15 juillet 2022, l’exposition « Rumb’art », à Wallonie-Bruxelles. L’événement prolongé d’un mois à la demande du public avait offert à cinquante-neuf artistes plasticiens l’occasion de magnifier la rumba de diverses manières. C’était là un bon prélude à la pensée du ministère de la CAP évoquée ci-haut, donnant l’occasion notamment à l’architecture, la sculpture, la peinture, le théâtre, le cinéma, la mode, les médias, la littérature, la bande dessinée, etc., de s’exprimer sur cette musique qui a la magie de bercer les Congolais depuis leur venue au monde.

Néanmoins, il est un événement mémorable à considérer, l’ouverture du « Musée de la rumba » réeffectuée le 24 avril dernier. En effet, l’ancienne résidence de feu Papa Wemba, désormais rattachée à l’Institut des musées nationaux du Congo, exposera, en plus des biens personnels de la défunte star, « des objets, biens précieux et rares de la rumba ». Il y sera également construit un studio d’enregistrement audiovisuel. L'événement déjà calé pour le 30 juin est tenu pour « le jour de la rumba cha cha ». Le ministère le tiendra sur le thème « La rumba comme outil de la diplomatie, de la cohésion et de la paix ». Autour de cette date célébrant l’indépendance, ayant du reste inspiré l’hymne des indépendances africaines, le fameux Indépendance cha cha, se tiendra le Festival international de la rumba et de la sape, du 29 juin au 2 juillet. Une grande représentation de la pièce Viva rumba est aussi prévue.

Le 2 juillet, aura lieu «  La rumba étude et découverte organisée dans les musées où sont conservés les sons les plus anciens de nos civilisations », annonce le calendrier. Journée suivie, au mois d’août, par la « consécration de quatre week-ends aux mots et expressions codées » de la rumba dans le but d’honorer les paroliers de notre musique dont les textes ont constitué en grande partie sa substance. Septembre, quant à lui, « sera dédié aux nouveaux rois de la rumba moderne », dit-on, en spécifiant qu’il est tenu pour « le mois de la rumba au conservatoire ». Le concept qui englobe les études menées jusqu’ici sur la pratique de la rumba, notamment l’élaboration des partitions des tubes qui faisaient défaut, un premier pas pour la transcription progressive des morceaux anciens appréciés de par le monde. Originellement consacré au Festival rumba parade et au Festival international de la rumba et de la sape, octobre se focalisera sur les activités liées au mois précédent. Enfin, « le mois de novembre sera celui de la rencontre des ambassadeurs de la rumba congolaise et de la rumba cubaine ».

Rumba un jour, rumba toujours

Notons qu’à dater de l’année prochaine, le 24 janvier « sera consacré à la rumba dans la culture africaine et des Afro-descendants ». Le 11 février deviendra « la journée de la rumba mokili mobimba », en référence au tube du Grand Kallé Jeff et sera de fait consacré à sa mémoire. Le 30 mars fera un point d’honneur au caractère intemporel de la rumba au travers de « la journée de l’intemporalité ». Et, en souvenir du « Pape de la sape », Papa Wemba, le "papa" précédant son nom faisantt référence à pape plutôt qu’à un père, la date de son décès inopiné, le 24 avril, sera réservée à « la rumba un jour, rumba toujours pour célébrer le mode ». Joignant ici la sape, mode vestimentaire, à la « mode, style de vie des Congolais ».

Jusqu’alors, la pérennisation de la rumba passe encore par sa vulgarisation au travers d’événements festifs dont certains demeurent spécifiques à l’instar de Rumba parade. Le festival s’emploie notamment à effectuer un retour aux sources proposant les tubes des « pères de la rumba » marquant les premières années de sa pratique. Mais de plus en plus, sont pensées diverses initiatives visant à la diffuser par l’usage de contenus symboliques, incluant notamment livres, cinéma, contenus audiovisuels, jeux vidéo, œuvres d’art diverses et tourisme de masse. En arts plastiques, les sculptures monumentales en bouteilles de plastiques, telles le Joueur de maracas et la Kumba du sculpteur écologique Jean-Alain Masela exposées à « Rumb’art » sont des modèles uniques de la démarche d’une diffusion plus large de la rumba et pas uniquement centrés sur les deux Congo.

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1- Le Joueur de maracas et la Kumba, sculptures monumentales de Jean-Alain Masela /Adiac 2- Le Joueur de maracas dans "Rumb’art" parmi les œuvres de cinquante-neuf artistes plasticiens /Adiac 3 -Un extrait de "Viva rumba", pièce de la troupe de l’Institut national des arts /Adiac

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