Patrimoine : les danses populaires et guerrières de la LékoumouMercredi 13 Août 2014 - 14:00 Les danses font partie des arts et spectacles, conformément à la convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le département de la Lékoumou, caractérisé par une diversité culturelle très prononcée, saisira l’opportunité qu’offre la célébration des 54 ans de l’indépendance du pays pour faire découvrir aux invités ses danses populaires et guerrières. L’environnement culturel de ce département en matière de danse présente des expressions culturelles très diversifiées. Les danses populaires, les danses guerrières et les danses rituelles se rencontrent dans cet espace géographique à l’image des peuples qui y vivent et dont les plus dominants sont les Lalis, Tékés, Yaka, Nkota et Bembé. Les danses populaires sont des danses de réjouissance. Chez les Yakas, on rencontre le Balka alors que pour les réjouissances, les Lalis recourent aux danses Idare, Mupaba et lissiawa. Pour danser le Balka, les hommes se placent en cercle et se regardent. Le chanteur principal est au milieu et c’est lui qui donne le ton et dirige tandis que les autres répondent en chœur. Sous les rythmes des tam-tams, les chanteurs battent les mains, chantent et se déplacent, chacun vers un danseur de sexe opposé. Celui-ci le raccompagne et regagne sa place. Pour les danses Idare, Liassawa et Mupaba, le dispositif des chanteurs est le même, les mouvements aussi. La différence entre le Balka et les danses Lalis réside dans les instruments de musique utilisée. Chez les Nkotas, et précisément dans la tradition Ndassa ou Obamba, on distingue deux (2) types de danses populaires : le Ngouata et le Malinga. Contrairement au Ngouata qui se danse comme le balka, dans le Malinga, les danseurs s’expriment aux sons de l’accordéon et du tam-tam dont les instrumentistes sont placés au centre pour produire les sons nécessaires à l’exécution de la danse. Chez les Bembés, on danse le Kiyangui, aujourd’hui appelé Mukoonzi-Ngoua . Il est animé par trois instruments sans lesquels la danse n’a pas de sens : Le Mukoonzi-Ngoua (le tambour à fente) ; le Ndûnga (le tam-tam) et les Bitsatsi (maracasse). Comment organise-t-on le « Kiyaagui » ? De part et d’autre des batteurs de « Ndûnga » et du « Mukoonzi », les porteurs des maracasses s’organisent et bouclent le cercle au milieu duquel se passe le spectacle. Dès que l’un des chanteurs entonne une mélodie, les hommes et les femmes répètent le refrain et le Mukoonzi retentit suivant le rythme de la mélodie. Le Ndûnga enchaîne et lorsque le son des instruments forme un tout bien rythmé, les bitsatsi sont balancés entre les mains des danseurs. À ce moment le son des instruments et des voix des hommes constituent un aimant qui pénètre dans l’âme de la foule entière, mettant ainsi les danseurs et danseuses dans une sorte de frémissement. Chez les Tekés, on rencontre le Nuyété, le Tsiawa, le Muka, le Nzeké et le Nawandzi. Ces danses sont mixtes, car elles regroupent les hommes et les femmes autour des instruments de musique pour une animation. Les femmes et les hommes dansent et chantent en chœur les mélodies entonnées par un chanteur ayant une belle voix. Les femmes alignées en demi-cercle en face des hommes se déplacent de leur rang et vont exhiber une à une devant un homme de leur choix. Tout comme cet homme choisi se déplace à son tour pour aller exhiber devant une femme de son choix, ceci est valable au « Ngouata », au « Muyété » au « Muku », et au « Tsiawa ». À côté des danses populaires se rencontre les danses guerrières Les peuples Yaka et Lali n’ont pas connu de danses guerrières. Chez les Nkota, on rencontre la danse guerrière appelée Panga. Son rôle principal était de désigner les guerriers qui devaient former le bataillon. Au cours de la cérémonie, le féticheur, à l’aide d’un couteau bien aiguisé, faisait des scarifications sur chaque guerrier tout en appliquant une matière appelée Ngounda. La désignation des guerriers se faisait à l’aide d’un ballon, petit comme celui qui sert au tennis, constitué de latex prélevé sur un arbre spécial. Le féticheur lance cette balle sur chaque guerrier et les plus aptes le verront collé sur leur corps. Les retenus, pour démontrer leur bravoure, se mettent en cercle, chantent et sautillent en manipulant les sagaies et les sabres sous la direction du féticheur, placé, lui, au milieu. Chez les Tékés, on pratique le Mukoba Mvulo comme danse guerrière. Elle est pratiquée lors des conflits armés entre les villages. Dans le temps, ces batailles étaient centrées sur l’occupation des terres. Cette danse était réservée uniquement aux hommes valides, aptes à combattre avec les sagaies, les machettes et les fusils, les poudres de chasse. Elle a tellement vieilli et tend à disparaître de nos jours. Elle se pratiquait par des connaisseurs qui exhibaient les outils de guerre autour d’un grand feu, tard dans la nuit. Elle est organisée sous le contrôle d’un féticheur de guerre.
Les Dépêches de Brazzaville en partenariat avec la DGPA |