Pêche : l’absence de surveillance des eaux territoriales, un naufrage pour les économies d’Afrique de l’Ouest

Mercredi 29 Octobre 2014 - 14:15

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La carence de moyens de surveillance des eaux territoriales des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest compromet leur lutte contre la pêche illégale. Convaincus qu’ils peuvent pêcher au-delà de leurs quotas, certains navires créent un manque à gagner en procédant au pillage des ressources halieutiques.

«Un état de chose qui résulte d’une mauvaise orientation politique. En effet, les revenus issus de la pêche qui pourraient être réinvestis dans des systèmes de surveillance de cette activité sont redirigés vers d’autres secteurs économiques de la région ou perdus du fait de la mauvaise gestion ou de la corruption », a expliqué le Professeur Daniel Pauly de l’université de la Colombie britannique, au Canada. Il souligne  aussi qu’entre 10 et 20% des revenus issus du secteur devraient y être réinjecté, mais généralement, « ce pourcentage avoisine zéro ».  Daniel Pauly nous apprend par exemple que les pays comme le Bénin, le Togo ou le Nigeria, « ne disposent pas d’un seul navire en bon état affecté à la surveillance de leurs eaux territoriales». En revanche, s’il reconnaît qu’une mise en place de systèmes de surveillance peut s’avérer coûteux, il indique que « le prix à payer pour leur absence est également très élevé », et pense qu’il convient à ces pays de peser les avantages offerts par cette surveillance face aux coûts nécessaires à sa mise en place. Il s'agit donc d'un problème de choix à faire.

Noël Ndong