Peinture : « Makila mabe », une œuvre poignante contre les abus sexuelsVendredi 21 Mai 2021 - 13:19 C’est un tableau osé qui ne mâche pas les mots pour exprimer la rage et la désolation qu’on ressent contre les violences faites aux femmes, notamment le viol. Réalisé autour du thème « Renaissance », Makila mabe figure parmi la douzaine de toiles qu’expose en solo Sarah Paul Nkounkou jusqu’au 4 juillet aux ateliers Sahm.
Selon plusieurs sondages, si les hommes subissent aussi des violences dans le monde, les femmes demeurent les plus grandes victimes. Est-ce parce que la société les a toujours positionnées comme le sexe faible ? Interroge l’œuvre qui souhaiterait qu’on accorde plus de respect à celle qui donne la vie. Et, à en croire l’auteur de l’œuvre, les jambes écartées expriment bel et bien la perception qu’ont certains hommes de la femme : un objet de plaisir, un objet sexuel. « Ce travail m’a exigé de sortir de ma zone de confort car j'aborde un sujet sensible avec des objets percutants dans notre société. De nature timide, j’ai voulu m’exprimer à travers ces images qui reflètent la souffrance de plusieurs femmes. Particulièrement, celles qui préfèrent garder le silence que de raconter leur histoire et obtenir de l’aide. Par ailleurs, c’est aussi un moyen de conscientiser les hommes, jeunes comme adultes, pour qu’ils apprennent à respecter et honorer la femme », a évoqué Sarah Paul.
Cette conception se matérialise précisément à travers des dizaines de préservatifs que l’artiste a placés au centre du tableau, précisément au milieu des jambes de la femme sur la toile. « Liés à la sexualité, les préservatifs sur ce tableau traduisent le nombre d’agressions, viols, blessures, maladies psychologiques que portent les femmes abusées. Tout cela, sans oublier les enfants nés de cette tragédie. Autant de stigmates qui perdurent, en dépit du temps écoulé », a précisé l’artiste congolaise. Pédagogique dans l’âme, Sarah Paul ne s’est pas limitée à la dénonciation du mal commis à l’égard de la femme. Elle propose à travers une autre toile, « Au-delà », la possibilité de surmonter cette tragédie. « Au-delà », c’est un message d’espoir, de résilience, de relèvement, comme quoi après la tempête vient le beau temps. Merveille Jessica Atipo et Gloria Lossele Légendes et crédits photo :1- La toile « Makila mabé » de Sarah Paul/Adiac ; 2- Sarah Paul, auteure de l'exposition "Renaissance"/Adiac Notification:Non |