Portrait : Éric Delphin Kwegoué, lauréat du prix RFI théâtre

Il bénéficie, entre autres, d’un séjour de trois mois en France, financé par l’Institut français ; d’une dotation d’un montant de mille cinq cents euros ; une promotion et une mise en lecture de son texte sur les antennes de RFI, en intégralité ou des extraits. Ce prix RFI théâtre dont la 10^e édition vient de s’achever a pour objectif de promouvoir la richesse des écritures dramatiques contemporaines francophones du sud, favoriser le développement de carrière de jeunes auteurs écrivains d’Afrique, des îles de l’océan Indien, des Caraïbes, de Proche et Moyen-Orient, en mettant en avant de nouveaux talents par le biais de textes propres, originaux, dotés d’une bonne qualité littéraire et dramatique et à des fins d’exploitation scénique.

Décrit comme étant inspirant et rempli de sagesse, le metteur en scène camerounais Eric Delphin Kwégoué aborde avec délicatesse dans ses textes des sujets aussi douloureux que problématiques et met chacun face à sa responsabilité et à sa condition. Sa poigne, sa perspicacité, son courage et sa sensibilité face aux maux qui minent le quotidien des Africains fait de lui un des personnalités inspirantes de la jeunesse africaine. Avec ‘A cœur ouvert’’, sa pièce primée, il décrit sans filtre la corruption et la violence gangrenant son pays natal le Cameroun, en particulier, et toute l’Afrique en général. Cette pièce dénonce d’ailleurs avec acharnement salutaire et une virtuosité formelle la déchéance des Etats tout en esquissant la possibilité d’un sursaut du peuple.

Né en 1977 à Bana, au Cameroun, Eric Delphin Kwégoué est comédien, performeur, metteur en scène et dramatique. Il a commencé sa carrière d’auteur par la poésie et la chanson. En 2008, il écrit sa première pièce de théâtre ‘’L’ombre de mon propre vampire’’, nominée au grand prix Afrique du théâtre francophone dans la catégorie meilleur texte de théâtre. Depuis lors, il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre qui ont été jouées en Afrique et en France. Son théâtre engagé a notamment permis à son texte taxiwomen d’être lauréat du festival Jeunes textes en liberté en 2018, prix Esther en 2020, prix Jacques Scherer en 2021. Ses textes ont fait l’objet d’étude à l’université et au conservatoire de tours.