Processus électoral : l’opposition politique peaufine ses contre-propositions

Mardi 1 Avril 2014 - 18:01

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La clôture des assises de la plate-forme « Sauvons la RDC », prévue ce 2 avril, fixera définitivement l’opinion sur la position de l’opposition face aux questions brûlantes de l’heure.

La convention de l’opposition politique congolaise réunie au sein de la plate-forme « Sauvons la RDC » a démarré  lundi avec l’ambition de présenter des alternatives aux hypothèses de la feuille de route de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et à la situation générale du peuple congolais. Pendant trois jours, les délégués des partis politiques membres vont réfléchir sur plusieurs thématiques avant de donner leur position définitive quant à certaines questions importantes. Ces assises vont définitivement fixer l’opinion sur l’avenir des élections municipales, urbaines et locales.

Le discours du président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, à l’ouverture de la convention, a donné le ton des matières retenues dans les différents groupes thématiques. Il a fait mention de la lourde responsabilité de sa famille politique face à l’immense devoir d’amener le peuple à l’exercice de ses droits politiques mis en cause actuellement. Tout en réaffirmant la détermination de l’opposition à faire bloc contre les tentatives de révision de la Constitution, il a également été révélateur du souci de ce groupe d’apporter des contributions positives permettant de garantir la paix sociale.      

« Nous devons ainsi passer à la loupe au sein des différents groupes thématiques les dossiers urgents de la République, pour qu’en tant qu’opposition constructive et société civile responsable, nous montrions à notre peuple et au monde que nous pouvons non seulement critiquer ce qui n’a pas été fait mais aussi et, surtout, proposer ce que nous ferions et ferons demain », a déclaré Vital Kamerhe. Loin de confondre l’adversité politique et l’animosité, il note que le triomphe contre toute velléité de balkanisation passe nécessairement par l’union de tous les Congolais. « Il nous faut comprendre qu’un pays exposé ou miné par des querelles intestines des individus et des agendas personnel est inéluctablement appelé à disparaître ou à s’enfoncer dans la déchéance ou à vivre sous la dépendance des autres », a-t-il précisé.

Au sujet de la feuille de route de la Céni, le président de l’UNC a estimé que l’institution chargée de piloter le processus électoral congolais ne doit se donner d’autre mission que celle de respecter la volonté du législateur en se déployant dans le cadre tracé par celui-ci. Il reproche à la Céni d’avoir proposé le changement du mode de scrutin en mettant en avant, pour ce faire, les raisons qu’elle ne pouvait pas évoquer à l’époque, à savoir les questions budgétaires. « La liberté comme la démocratie n’ont pas de prix. Si nous sommes prêts à donner notre vie pour elles, à plus forte raison nous ne pourrions pas nous saigner pour trouver les moyens nécessaires et éviter ainsi ce saut dans l’inconnu qui va, au regard des positions clairement exprimées par l’Église catholique, l’Église protestante, la société civile des onze provinces, l’opposition politique, nous ramener dans des troubles que personne ne souhaite en ce moment où nous avons d’autres défis à relever », a-t-il ajouté.

Vital Kamerhe, qui s’adressait aux participants à la convention de l’opposition et aux nombreux autres invités, estime que la Céni a offert un schéma qui outrepasse ses propres prérogatives, car rendant ipso facto l’obligation d’une révision constitutionnelle, il entraînerait le pays dans les routes sinueuses de la discorde nationale. C’est donc dans le souci de trouver des voies démocratiques pour amener le peuple congolais à la victoire sur les grandes adversités qui l’assaillent, notamment la pauvreté avec son corollaire, la misère généralisée, que les forces de l’opposition ont été appelées à la rescousse.

L’issue des assises de Kinshasa déterminera finalement l’orientation que l’opposition veut donner aux préparatifs de la troisième législature. À en croire Kamerhe, il sera question de « proposer aux partenaires politiques de la majorité et à la Céni d’autres voies que celles de l’affrontement et du mépris des droits démocratiques ou de révision constitutionnelle ». Dans la même logique, il a appelé les participants à se pencher sur la corrélation que le pouvoir et la Céni semblent établir comme obligatoire entre le recensement et l’organisation des élections locales. En définitive, a-t-il expliqué, vous avez une lourde responsabilité de formuler des contre-propositions qui rassemblent toutes les filles et tous les fils du Congo, et d'éviter d’offrir au monde une image d’une classe politique qui est faite pour ne jamais s’entendre. 

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Les participants à la convention de la plate-forme "Sauvons la RDC" photo 2 : Vital Kamerhe prononçant son allocution photo 3 : Quelques cadres de la plate-forme